La firme financière Triglobal et son président, Themis Papadopoulos, pourraient contester la mise sous tutelle de Gestion de capital Triglobal inc. et la nomination d'un administrateur provisoire.

La firme financière Triglobal et son président, Themis Papadopoulos, pourraient contester la mise sous tutelle de Gestion de capital Triglobal inc. et la nomination d'un administrateur provisoire.

C'est ce à quoi s'attend l'expert-comptable Jean Robillard, nommé administrateur provisoire le 28 décembre dernier par le gouvernement du Québec, à la demande de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

«J'ai récemment parlé aux avocats (de M. Papadopoulos) et ça semble être leur intention», a dit mardi M. Robillard, qui a été nommé pour assumer la tutelle après qu'un tribunal eut gelé tous les actifs de Triglobal et de diverses firmes liées.

Durant les Fêtes, l'AMF a convaincu un tribunal de rendre une pléthore d'ordonnances de blocage sur la base d'informations obtenues durant son enquête sur deux fonds offshore dans lesquels des investisseurs canadiens auraient placé des millions de dollars.

M. Robillard n'a pas donné de détails les implications d'une éventuelle contestation juridique de son mandat par M. Papadopoulos.

Les avocats de M. Papadopoulos, Voula Neofotistos, Emmanuelle Saucier et Patrick Gaudreau, n'ont pas rappelé La Presse hier après-midi.

Un des enjeux serait vraisemblablement les 3 millions de dollars que doit rapporter la vente imminente des activités de Triglobal à Promutuel Capital, de Québec.

En poste, c'est M. Robillard (et non les actionnaires de Triglobal) qui aurait le contrôle sur cette entrée d'argent, alors que son mandat comprend la tâche de retrouver les actifs de Triglobal et des deux fonds, en vue de réclamations des investisseurs.

Themis Papadopoulos muet

M. Robillard a indiqué n'avoir toujours pas réussi à établir un contact direct avec M. Papadopoulos, trois semaines après la mise sous tutelle de Triglobal.

«Ses avocats me proposent une rencontre avec lui le 7 février. Ça commence à faire un délai plutôt long», a dit M. Robillard, qui se dit incapable d'établir la situation financière de Triglobal à partir des documents qui ont été laissés par M. Triglobal au siège social de l'entreprise.

M. Robillard se console en citant la promesse de collaborer relayée par les avocats de M. Papadopoulos.

Les deux fonds, Ivest Fund, des Bahamas, et Focus Management, des Îles Caïman, auraient été offerts illégalement au Québec pendant des années par M. Papadopoulos, par son associé Mario Bright et par le fondateur de Triglobal, Joseph Jekkel, allègue l'AMF dans des documents de cour.

À la demande de l'AMF, le tribunal a frappé ces trois personnes d'interdictions d'agir à titre de courtiers et de conseillers financiers. Aucune accusation n'a été portée dans cette affaire et l'AMF est muette sur ses intentions à ce sujet.

Plusieurs investisseurs se sont plaints à l'AMF d'être incapables de se faire rembourser leurs placements offshore chez Triglobal et l'administrateur provisoire Robillard dit avoir été contacté par «des dizaines» personnes voulant inscrire des réclamations.

D'ailleurs, un tribunal des Bahamas vient d'être saisi de cette affaire, a dit M. Robillard.

Une requête présentée récemment demande de faire reconnaître aux Bahamas les pouvoirs d'enquête de M. Robillard, afin qu'il puisse chercher dans ce paradis fiscal les millions de dollars qui ont été investis dans Ivest Fund, un des deux fonds offshore qui sont dans la ligne de mire de l'AMF.

Pour ce qui est de l'autre fonds, Focus Management, les mauvaises nouvelles en provenance du Québec sont accompagnées de la démission du directeur.