Alors que le groupe de travail présidé par Claude Castonguay se penche sur le financement du système de santé, Jean Coutu a plaidé mardi en faveur d'un régime à deux vitesses, estimant que même les gens «qui ne sont pas tellement riches» ont les moyens de payer pour des soins privés.

Alors que le groupe de travail présidé par Claude Castonguay se penche sur le financement du système de santé, Jean Coutu a plaidé mardi en faveur d'un régime à deux vitesses, estimant que même les gens «qui ne sont pas tellement riches» ont les moyens de payer pour des soins privés.

Aux yeux du président de la chaîne de pharmacies qui porte son nom, le système actuel est «rendu à bout de force» et a donc besoin de l'apport financier des patients.

De toute façon, l'universalité du système public, «c'est de l'hypocrisie», a-t-il lâché lors d'une conférence de presse tenue en marge de l'assemblée annuelle de l'entreprise, à Longueuil.

«Un monsieur un tel va attendre, a dit M. Coutu. Pensez-vous que (le ministre de la Santé, Philippe) Couillard va attendre quand il va aller à l'hôpital, lui? Pensez-vous que j'attends quand je vais à l'hôpital? Qu'est-ce que vous voulez, c'est la vie, il faut se rendre à l'évidence.»

Jean Coutu trouve «regrettable» que les salles d'opération des hôpitaux québécois soient sous-utilisées à cause des restrictions financières du gouvernement. Selon lui, la gestion du système québécois n'est rien d'autre que «très mauvaise».

«On a des équipements magnifiques qui n'opèrent pas le temps qu'ils devraient opérer, a-t-il lancé. (...) Quand vous avez de la machinerie, il faut que ça fonctionne. On dit qu'un avion, il faut que ça vole. Un équipement médical, il faut que ça fonctionne.»

Jean Coutu a rappelé que les services tarifés existaient déjà «en coulisses». Il prône l'instauration d'un régime où le patient serait invité à contribuer financièrement, mais pas plus que ce qu'établirait le gouvernement.

«Même les gens qui ne sont pas tellement riches, ils sont prêts à payer, a avancé M. Coutu. Ce n'est pas juste des millionnaires qui vont aux États-Unis.»

Le vénérable chef d'entreprise ne croit pas qu'un système mixte nuirait aux patients qui n'auraient pas les moyens que de se rendre dans les établissements publics.

«Ce qui va arriver, c'est qu'on va désengorger un peu le milieu médical, a-t-il expliqué. Les riches, ou les plus chanceux, n'iront peut-être plus là (au public), et ça va laisser de la place aux autres.»

«Pensez-vous que j'attends quand je vais à l'hôpital?»