La flambée du prix du pétrole a provoqué des manifestations de routiers dans les rues de Londres et un recul du gouvernement britannique face à sa taxation de l'essence cette semaine.

La flambée du prix du pétrole a provoqué des manifestations de routiers dans les rues de Londres et un recul du gouvernement britannique face à sa taxation de l'essence cette semaine.

Une partie du centre-ville a été paralysée mardi dernier par quelques centaines de camionneurs qui se disent en route vers la faillite.

Ils ont été environ 300 à garer leurs poids lourds sur une autoroute majeure de la capitale. Ils exigent du gouvernement un rabais de 25 pence par litre d'essence (49 cents canadiens). Son prix à la pompe est actuellement de 1,25 livre sterling (2,44$).

Andy Courtney, propriétaire de 20 véhicules, se sent acculé au mur. À cause du prix du diesel, qui a augmenté de 31% depuis janvier, ses profits sont partis en fumée. L'homme de 58 ans perd actuellement 1200$ par jour. À moins d'une aide gouvernementale, il devra mettre la clé sous la porte.

«Pourquoi les compagnies d'autobus sont-elles subventionnées et pas nous? demande-t-il à La Presse. Le premier ministre ne fait rien pour nous aider.»

La grogne populaire face au taux de taxation du carburant, très élevé en Grande-Bretagne, a aussi obligé le gouvernement à revoir une augmentation de la taxe prévue en octobre. Les Britanniques versent 50 pence (environ 1$) à l'État pour chaque litre qu'ils consomment.

Une hausse de deux pence est au calendrier. Or, le ministre des Finances, Alistair Darling, a laissé entendre qu'il pourrait la reporter.

«D'ici l'automne, je prendrai en compte ce qui se passe sur le marché pétrolier et j'agirai dans l'intérêt des familles et des entreprises», a-t-il dit à la radio de BBC.

Gordon Brown, dont le leadership est fortement contesté depuis quelques mois, a rencontré des groupes pétroliers à qui il a demandé de faire preuve d'ingéniosité pour augmenter leur production. Il en a profité pour annoncer le développement de deux nouveaux champs en mer du Nord qui produiront jusqu'à 50 000 barils par jour dès 2009.

Cette rencontre n'est que de la poudre aux yeux, croit l'expert de la Chatham House, Paul Stevens. «Cela ne va absolument rien changer au prix du plein d'essence, dit-il. Les champs de la mer du Nord sont en déclin et les groupes pétroliers ne peuvent rien y faire.»

En réponse aux Britanniques qui pâtissent du coût du carburant, le premier ministre a blâmé la conjoncture internationale.

«La Grande-Bretagne fera pression pour qu'une solution mondiale au prix élevé du pétrole soit discutée au prochain sommet du G8», a déclaré Gordon Brown.

De leur côté, les camionneurs attendent une réponse de lui la semaine prochaine. «Nous n'avons plus rien à perdre. Nous sommes prêts à recourir à des actions radicales», prévient Andy Courtney.