Le voyagiste Transat A.T. (T.TRZ.B) déposera plus tard cette semaine une requête en Cour supérieure de l'Ontario afin de préserver son droit de poursuivre les banques au coeur de la crise du papier commercial adossé à des actifs (PCAA).

Le voyagiste Transat A.T. [[|ticker sym='T.TRZ.B'|]] déposera plus tard cette semaine une requête en Cour supérieure de l'Ontario afin de préserver son droit de poursuivre les banques au coeur de la crise du papier commercial adossé à des actifs (PCAA).

Le plan de restructuration du PCAA mis de l'avant par le comité présidé par l'avocat torontois Purdy Crawford, qui prévoit la levée de tout droit de poursuite, «ne convient pas» à l'entreprise montréalaise, a indiqué le vice-président aux affaires publiques et aux communications de Transat, Michel Lemay, au cours d'un entretien téléphonique.

«On trouve que cette clause-là est abusive compte tenu de la nébulosité de tout le reste, a-t-il déclaré. (...) Elle donne le paradis et le purgatoire à tout le monde et enlève aux investisseurs tout recours contre qui que ce soit. On ne peut pas abandonner nos recours contre de la fumée.»

La requête réclamera aussi que les détenteurs de PCAA soient classés dans trois catégories: les petits investisseurs, les grandes entreprises (comme Transat) ainsi que les banques et les grands fonds (comme la Caisse de dépôt et placement du Québec).

Actuellement, les petits investisseurs ont droit de vie ou de mort sur le plan Crawford en raison de leur nombre imposant (environ 2000). Chaque détenteur dispose d'un droit de vote, peu importe la taille de ses actifs.

Or, les intérêts des grandes entreprises sont différents de ceux des petits investisseurs, puisque la plupart de ces derniers se feront racheter la totalité de leur PCAA au plein prix.

Transat n'a pas l'intention, pour l'instant, de poursuivre la Banque Nationale, qui lui a vendu le PCAA qu'elle possède, mais veut conserver cette possibilité, a précisé M. Lemay.

La société détenait pour 143,5 M$ de PCAA en août dernier, un montant qui avait fondu à 118 M$ au 31 janvier en raison des provisions pour pertes qu'elle a dû inscrire à ses livres.

Selon le quotidien The Globe and Mail, le Groupe Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]] et Aéroports de Montréal, entre autres, se joindront à la requête de Transat.

Une porte-parole de Jean Coutu, Hélène Bisson, n'a pas voulu confirmer l'information, mardi.

Michel Lemay a par ailleurs assuré que Transat ne cherchait pas, avec sa requête, à empêcher la restructuration du PCAA non bancaire, dont la valeur est de 32 G$ à l'échelle canadienne.

Les transactions sur ce produit financier ont été gelées en août dans la foulée de la crise hypothécaire américaine.

Le titre de Transat a clôturé mardi à 21,11 $, en progression de 0,1%, alors que celui de Jean Coutu a terminé la séance à 9,74 $, en hausse de 0,4%, à la Bourse de Toronto.