Le Congrès américain sortant se réunit à partir de lundi pour discuter d'une éventuelle rallonge de 25 G$ pour les trois grands constructeurs américains en plein marasme, malgré une forte opposition des républicains notamment au Sénat.

Le Congrès américain sortant se réunit à partir de lundi pour discuter d'une éventuelle rallonge de 25 G$ pour les trois grands constructeurs américains en plein marasme, malgré une forte opposition des républicains notamment au Sénat.

Affaiblis par la crise du crédit et la chute de leurs ventes, les trois grands constructeurs américains, basés dans la région de Detroit (Michigan, nord), Ford, General Motors et Chrysler, attendent beaucoup des débats cette semaine au Congrès.

À la Chambre, la Commission des services financiers présidée par Barney Frank doit tenir une audience mercredi sur la possibilité d'étendre le plan de sauvetage de 700 G$, principalement destiné à remettre le système financier à flot, au renflouement des trois groupes automobiles, surnommés les «Big Three».

Au Sénat, la Commission bancaire présidée par le démocrate Chris Dodd tiendra mardi une audience sur l'état de l'industrie automobile américaine.

Mais plusieurs sénateurs républicains, dont le vote est indispensable, ont déjà manifesté leur hostilité au projet d'une rallonge de 25 G$.

Ainsi, le sénateur Richard Shelby (Alabama, sud) dont l'État abrite des usines du constructeur allemand Daimler, du japonais Honda, et du coréen Hyundai, a farouchement mis son veto aux projets des démocrates.

«General Motors a fonctionné sur un mauvais modèle, a eu une mauvaise direction et aucun schéma d'innovation. Maintenant on parle d'injecter 25 G$, et encore 25 G$. Qui sait quand cela s'arrêtera ?» a-t-il déclaré à la presse.

Le sénateur James DeMint (Caroline du sud), dont l'État abrite une usine BMW, est lui aussi contre l'octroi de nouveau fonds.

La semaine dernière, le sénateur républicain de l'Iowa (centre) Chuck Grassley a suggéré dans une lettre adressée aux patrons des «Big Three» qu'ils baissent leurs propres salaires pour faire face à la crise du secteur.

L'administration Bush qui vit ses dernières semaines au pouvoir est elle aussi prête à faire barrage.

La Maison Blanche a assuré lundi que l'administration ne voulait pas la faillite de l'industrie automobile américaine mais que les constructeurs devaient se contenter des fonds déjà mis à leur disposition.

«Nous pensons que cette aide doit provenir du programme créé par le Congrès qui était spécifiquement destiné à l'aide aux constructeurs automobiles», a souligné la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino.

Le Congrès avait voté en septembre l'octroi de 25 milliards de dollars de prêts à taux réduits en faveur de l'industrie automobile, mais ces aides n'ont pas encore été versées aux constructeurs.

Les dirigeants des trois groupes, qui ont déjà rencontré début novembre les leaders démocrates du Sénat pour plaider leur cause, sont attendus au Congrès mardi.