Recul marqué du nombre de transactions en octobre, baisse des prix de vente par rapport au mois précédent.

Recul marqué du nombre de transactions en octobre, baisse des prix de vente par rapport au mois précédent.

Le marché de l'immobilier résidentiel dans la région de Montréal subit un coup de frein après des années fortes, selon les données divulguées hier par la Chambre immobilière, le principal regroupement des courtiers montréalais.

En contrepartie, ce freinage demeure moins accentué que dans les autres principales villes au Canada, nommément Toronto, Calgary et Vancouver. Aussi, le marché montréalais est encore bien loin de la crise immobilière qui sévit dans les principales régions urbaines aux États-Unis depuis un an.

N'empêche, de ce côté-ci de la frontière, des analystes avertissent que la dégradation de certains indices économiques pourrait avoir un impact négatif et rapide sur le marché immobilier.

Ils montrent du doigt la chute de la confiance des consommateurs en octobre et la baisse du nombre d'emplois depuis quelques mois (voir autres textes).

Par ailleurs, les taux d'intérêt hypothécaires demeurent relativement favorables à l'immobilier, malgré un resserrement des conditions du crédit chez certains prêteurs.

Aussi, l'inventaire de propriétés à vendre par rapport à la demande dans le Grand Montréal est bien inférieur aux excès observés dans d'autres villes d'importance au Canada et aux États-Unis.

Cela dit, le ralentissement du marché résidentiel dans la région de Montréal apparaît bel et bien enclenché.

En octobre, le nombre de 2926 transactions était inférieur de 16% à celui d'octobre 2007, et 4% de moins qu'au mois précédent en septembre.

Pendant ce temps, le nombre de propriétés à vendre (inscriptions) dans la région montréalaise a continué de croître à 24 258 à la fin d'octobre.

C'est 9% de plus qu'à pareille date l'an dernier, et 5% de plus qu'au mois précédent, en septembre.

Vu autrement, il y avait à la fin octobre au moins huit vendeurs pour chaque acheteur dans le Grand Montréal. C'est un de plus qu'en septembre et trois de plus qu'en avril dernier, lors du sursaut de marché printanier.

«La hausse de l'inventaire de propriétés à vendre par rapport aux ventes est un signe de ralentissement du marché. Mais nous n'en sommes pas encore à un niveau préoccupant. Le marché est encore relativement équilibré», selon Marc Pinsonneault, économiste et analyste du marché immobilier à la Banque Nationale.

Mais si elle persiste, cette hausse d'inventaire de propriétés par rapport à la demande pourrait nuire aux vendeurs qui veulent un prix élevé. Aussi, avantager les acheteurs qui veulent négocier des prix moindres que ceux affichés.

Un tel effet déflationniste s'est manifesté en octobre dans le grand Montréal, avec une légère baisse des prix de vente par rapport au mois précédent.

Ce repli variait de 0,9% pour les maisons unifamiliales à 1,6% pour les copropriétés et 1,7% pour les "plex" de deux à cinq logements.

En comparaison annuelle, cependant, les prix des transactions réalisées le mois dernier ont varié de façon mixte par rapport à octobre 2007.

Ils étaient en hausse de 4% pour les maisons unifamiliales, mais en baisse de 1% pour les copropriétés et inchangés pour les «plex».

Dans l'île de Montréal même, les maisons unifamiliales vendues en octobre le furent à des prix inférieurs de 4% à ceux de septembre, mais encore supérieurs de 6% aux prix d'octobre 2007.

Les prix des copropriétés étaient inchangés pour les deux périodes. Quant aux «plex», leurs prix de vente en octobre étaient encore en légère hausse de 0,6% par rapport à septembre, et supérieurs de 4% à octobre 2007.

Enfin, c'est dans le secteur de Vaudreuil-Soulanges, à l'ouest de l'île de Montréal, que la baisse des prix des maisons était de loin la plus accentuée en octobre.

Les prix des ventes conclues en octobre étaient inférieurs de 8% par rapport au mois précédent de septembre, et réduits de 9% par rapport à l'an dernier.