Les investisseurs guetteront à partir de lundi les perspectives de baisse des taux d'intérêt en Europe, de nouvelles mesures de relance, ainsi que les efforts des constructeurs automobiles américains pour convaincre le Congrès du bien fondé d'un plan de sauvetage.

Les investisseurs guetteront à partir de lundi les perspectives de baisse des taux d'intérêt en Europe, de nouvelles mesures de relance, ainsi que les efforts des constructeurs automobiles américains pour convaincre le Congrès du bien fondé d'un plan de sauvetage.

Les décisions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi sur leurs taux directeurs sont particulièrement attendues.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a ouvert la porte à un nouvel assouplissement du loyer de l'argent, à la faveur du ralentissement spectaculaire de l'inflation. «Nous sommes prêts à baisser les taux d'intérêt», a-t-il dit mercredi. L'inflation est tombée en novembre à 2,1% sur un an dans la zone euro.

Reste à connaître l'ampleur du geste de la BCE, qui a abaissé son taux directeur d'un demi-point à 3,25% début novembre. Certains analystes estiment que la BCE pourrait de nouveau baisser son taux d'un demi-point seulement afin de conserver des munitions en cas d'aggravation de la récession.

Même interrogation quant aux intentions de la Banque d'Angleterre, qui avait frappé un grand coup en novembre en abaissant son taux d'un point et demi à 3%. Les pronostics oscillent entre 0,50 et un point de réduction.

Après le plan de relance de 24 milliards d'euros annoncé lundi en Grande-Bretagne, le ministre des Finances, Alistair Darling, a assuré dimanche que le gouvernement britannique ferait davantage pour soutenir l'économie.

Le président français Nicolas Sarkozy se prépare de son côté à présenter le 4 décembre «un plan de soutien très puissant à l'activité économique».

Mais l'Allemagne continue de refuser de s'engager dans un plan de relance massif. «Ce n'est pas parce que d'autres font de la surenchère quotidienne à coup de milliards que je dois en faire autant», a déclaré le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, à l'hebdomadaire Der Spiegel.

Dernière en date à se mobiliser, la Pologne a annoncé dimanche un programme de stabilisation et de développement de 24 milliards d'euros pour les années 2009-2010, tout en maintenant ses objectifs de maîtrise budgétaire.

En Chine, un économiste proche du gouvernement a assuré que l'économie chinoise connaîtrait une croissance de 10% en 2009 malgré l'affaiblissement de la demande extérieure.

Aux Etats-Unis, les dirigeants des trois grands constructeurs automobiles, General Motors, Ford et Chrysler, vont devoir convaincre les élus du Congrès de de la nécessité d'un plan de sauvetage. Après un premier prêt de 25 milliards de dollars, les «Big Three» de Detroit réclament une aide du même montant.

Mais avant toute décision, la majorité démocrate du Congrès exige que les dirigeants automobiles expliquent ce qu'ils entendent faire des deniers publics et démontrent qu'ils ont entrepris de restructurer leurs entreprises.

L'embellie de la semaine dernière sur les places boursières mondiales sera également mise à l'épreuve par les chiffres du chômage aux Etats-Unis, des commandes industrielles en Allemagne ou encore la nouvelle estimation de la croissance en zone euro au 3e trimestre.

Les Bourses avaient terminé vendredi en net rebond après avoir plongé à des niveaux inconnus depuis plus de cinq ans : le Dow Jones a gagné 9,7% en une semaine, Londres, Paris et Francfort ont enregistré des hausses hebdomadaires record de plus de 13%.

Dimanche, à l'exception de la Bourse saoudienne en recul de 2,21% après une hausse de 9,51% samedi, les marchés boursiers du Golfe ont clôturé en hausse.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prépare de son côté une baisse de production substantielle lors de sa prochaine réunion, le 17 décembre en Algérie, alors que le ralentissement de la demande entraîne une dégringolade des cours du brut.

Lors d'une réunion consultative samedi au Caire, l'Opep a maintenu sa production inchangée mais a «convenu de prendre toute action supplémentaire» pour stabiliser le marché le 17 décembre.

Selon le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, le marché mondial souffre d'un excédent de 2 millions de barils/jour.

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a estimé samedi que 75 dollars le baril serait un prix «équitable», alors que les cours du brut ont fondu de près de 70% depuis leurs records de juillet, tombant sous 50 dollars la semaine dernière.

L'aide aux pays pauvres est au centre d'une conférence de l'ONU sur le développement qui se poursuit à Doha. L'ONU et l'Union européenne avaient plaidé samedi à Doha pour que la crise financière ne fasse oublier ni l'aide ni l'environnement.