Les temps sont durs pour les gestionnaires de fonds, mais Montrusco Bolton s'est quand même trouvé un nouvel actionnaire, le Fonds de solidarité FTQ, pour l'aider à poursuivre sa croissance.

Les temps sont durs pour les gestionnaires de fonds, mais Montrusco Bolton s'est quand même trouvé un nouvel actionnaire, le Fonds de solidarité FTQ, pour l'aider à poursuivre sa croissance.

Avec un investissement de 30 millions de dollars, le Fonds achète une participation de 25% dans Montrusco, ce qui a pour effet de rapatrier à Montréal le contrôle de l'entreprise qui était à Boston depuis 2005.

Son intention est de mettre le cap sur la croissance. «On s'est mis d'accord sur un plan de match», a expliqué hier Gaétan Morin, premier vice-président aux investissements du Fonds de solidarité FTQ.

Le Fonds veut d'abord aider la firme fondée en 1946 à faire des acquisitions. Avant la crise financière, la direction de Montrusco avait identifié des occasions qui sont encore plus intéressantes aujourd'hui, a expliqué Gaétan Morin.

Ensuite, le Fonds a l'intention de confier à Montrusco la gestion d'une partie de son actif.

«Notre profil de croissance vient de s'améliorer drôlement», a commenté le président et chef de la direction de Montrusco Bolton, Sylvain Boulé. En plus, selon lui, les relations du Fonds avec les autres caisses de retraite au Canada ne peuvent que servir Montrusco.

L'arrivée du Fonds permet aussi à la direction de reprendre le contrôle effectif de l'entreprise, qui appartenait à Affiliated Managers Group (AMG), firme de Boston, depuis 2005.

Cette année-là, AMG avait acheté l'ontarienne First Asset Management, principal actionnaire de Montrusco Bolton depuis 2000.

First Asset Management avait payé 106 millions, soit 14,25$ l'action, pour acquérir Montrusco Bolton, qui est ensuite devenue une entreprise à capital fermé.

Au terme de la transaction avec le Fonds, la direction conservera 33% des actions et AMG, 42%. La direction d'AMG a l'intention de rester actionnaire de Montrusco et son président, Nathaniel Dalton, se dit heureux du nouveau partenariat avec le Fonds de solidarité.

Avec les 25% du Fonds de solidarité, la direction de Montrusco reprendra le contrôle effectif de l'entreprise. Ce qui ne devrait rien changer à la réalité quotidienne de l'entreprise, reconnaît Sylvain Boulé, mais qui améliore ses perspectives de croissance. «Si on veut faire des acquisitions au Canada, on aura une meilleure écoute avec le Fonds», a-t-il dit.

Les discussions avec le Fonds de solidarité ont été entreprises il y a un an, soit bien avant la crise financière qui a malmené Montrusco. L'actif sous gestion a fondu de 6 milliards à 4,5 milliards en raison de la dégringolade boursière, a fait savoir Sylvain Boulé. «Le plan d'affaires va être modifié», a-t-il dit.

AMG, de son côté, a aussi souffert de la crise. Ses profits ont chuté de 42% au troisième trimestre. En un an, son actif sous gestion est passé de 286 milliards à 219,3 milliards. L'action de l'entreprise, qui valait près de 135$US il y a un an, s'échangeait hier à 48,38$US, en hausse de 2$US.

La conjoncture actuelle n'effraie pas le Fonds de solidarité, qui monte dans la barque de Montrusco pour le long terme. Selon Gaétan Morin, l'entreprise a d'excellents gestionnaires qui se classent en bonne position parmi leurs pairs.

«On est tous sur le même océan et la hauteur des vagues est la même pour tout le monde», a-t-il dit.

Le secteur financier est jugé prioritaire pour le Fonds de solidarité, qui veut contrer le glissement de cette activité vers Toronto.

Au total, il a investi 545 millions dans ce secteur, ce qui est relativement peu puisque son actif atteint 7,3 milliards.

Le Fonds est actionnaire, entre autres, de la société d'assurance SSQ et de la Corporation financière l'Excellence, filiale de l'Industrielle Alliance.