Mega Brands (T.MB) revient de loin. Durement éprouvé ces derniers mois par des problèmes de distribution en Chine, le fabricant de jouets montréalais peut maintenant voir la lumière au bout du tunnel. En espérant que ce ne soit pas un train.

Mega Brands [[|ticker sym='T.MB'|]] revient de loin. Durement éprouvé ces derniers mois par des problèmes de distribution en Chine, le fabricant de jouets montréalais peut maintenant voir la lumière au bout du tunnel. En espérant que ce ne soit pas un train.

Mardi, le titre de Mega Brands a terminé la journée à 5,05 à la Bourse de Toronto. Il y a six mois, l'action de la société valait plus de 20 $. Entre ces deux dates, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts.

Tout a commencé en novembre dernier. Mega Brands a fait part de problèmes de production en Asie. En clair, les jouets faits en Chine n'ont pu être livrés à temps dans les magasins.

Conséquence: la société a déclaré une perte nette de 11 M$ US au dernier trimestre. Les actionnaires n'ont pas aimé. Le titre a dégringolé de 80 % par la suite.

Depuis quelques mois, la direction de Mega Brands, menée par la famille Bertrand, tente par tous les moyens de redresser la barre.

Un important plan de restructuration a été annoncé. Une usine au New Jersey a été fermée. Les activités des centres de distribution sur la côte Ouest seront centralisées.

En 2006, Mega Brands a enregistré un profit net de 25,3 M$ US sur chiffre d'affaires de 547 M$ US. Cette année-là, le fabricant de jouets avait été lourdement affecté par le remplacement de ses produits Magnetix et par des coûts associés à des poursuites.

Pour 2007, si tout se déroule comme prévu, les analystes s'attendent à des revenus à la baisse, de 541 M$ US, et à des pertes nettes de 23 M$ ou 3 ¢ par action.

Plusieurs analyses qui suivent le titre soutiennent que les parts de marché détenues par Mega Brands sur le marché américain plafonnent ainsi autour de 15 %.

Toutefois, la dette de l'entreprise a atteint une proportion inquiétante. Mega Brands traîne une dette de 320 M$ US.

Pour alléger sa situation financière, l'analyste Sara O'Brien de RBC Marchés des capitaux croit que la famille Bertrand pourrait vendre sa division des papiers et produits connexes.

Le fruit d'une telle manoeuvre pourrait rapporter près de 200 M$ dans les coffres de la société. De quoi alléger la dette et calmer les prêteurs nerveux par les temps qui courent.

Chez Valeurs mobilières Desjardins, l'analyste Jesse Hayem soutient que la décision de Wal-Mart Canada d'écarter les produits Lego de ses tablettes et d'offrir toute la place aux petits blocs de Mega Brands aura du bon.

L'analyste convient toutefois que l'industrie du jouet n'est pas à l'abri de nouvelles secousses. L'an dernier, les nombreux rappels de fabricants pour des défauts de fabrication ont fait mal au moral des troupes.

Plusieurs analystes anticipent d'ailleurs une hausse importante des prix des jouets sur le marché américain cette année.

La hausse des coûts de production (pétrole) en Chine et la faiblesse du dollar américain face à la devise chinoise expliqueraient cette progression des prix.

Chemin faisant, l'analyse Gerrick Johnson chez BMO Marchés des capitaux croit à un retour à la rentabilité pour Mega Brands en 2008.

«Dans un environnement en constance mouvance, où le consommateur est très nerveux, le management de Mega Brands devra redoubler de prudence et demeurer conservateur», dit-il. D'ici 12 mois, il fixe un prix cible de 8 $ sur le titre.

Chez VMD, Jessy Hayem aime bien la nouvelle génération de jouets de la société.

«Mega Brands peut compter sur une feuille de route solide pour 2008, dit-elle, mais tout dépendra de l'exécution.»

L'analyste dit avoir été impressionnée par la nouvelle série de produits Magnetix. Elle fixe un prix cible de 8 $ sur le titre d'ici un an.

À la Financière Banque Nationale, l'analyste Benoît Caron est plus optimiste. Avec la baisse du cours du titre notée ces dernières semaines, il croit que le temps est venu d'acheter.

Il estime que le cours actuel du titre offre un rabais d'au moins 30 % sur sa valeur réelle. Il fixe donc un cours cible de 10,50 $ d'ici la fin de l'année.