Le célèbre investisseur américain Warren Buffett a une nouvelle fois fait la preuve de sa capacité à prendre des décisions rapides, en mettant mardi sur la table 4,5 G$ US pour une société dont il a découvert le dossier il y a moins de deux semaines.

Le célèbre investisseur américain Warren Buffett a une nouvelle fois fait la preuve de sa capacité à prendre des décisions rapides, en mettant mardi sur la table 4,5 G$ US pour une société dont il a découvert le dossier il y a moins de deux semaines.

Berkshire Hathaway, la firme du «sage d'Omaha», a annoncé le jour de Noël qu'elle allait prendre 60% du capital de la financière Marmon à la famille Pritzker, une richissime famille de Chicago.

Le solde du capital sera acquis sur une période s'étalant de cinq à six ans, à un prix fixé en fonction des performances futures de l'entreprise.

Avant la cession, Marmon va redistribuer un montant «substantiel» de liquidités, ainsi que certains actifs, aux vendeurs, selon un communiqué.

Le groupe Marmon est composé de plus de 125 compagnies indépendantes, fabriquant des produits aussi divers que des câbles, des wagons-citernes, des conteneurs, des systèmes de fixation et des installations de traitement d'eau, distribuant des tubes et des articles de plomberie ou louant des grues.

La société financière, qui emploie 21 000 personnes sur 250 sites, est surtout présente en Amérique du Nord, en Grande-Bretagne, en Europe continentale et en Chine. Globalement, elle réalise 7 G$ US de chiffre d'affaires.

Né d'une petite entreprise industrielle en difficulté de l'Ohio, reprise par la famille Pritzker en 1953, Marmon s'est considérablement développée, tout en améliorant sa rentabilité. Entre 2002 et 2007, son résultat opérationnel a plus que triplé, alors que sa marge opérationnelle passait de 4,9% à 12,4%.

Cité dans le communiqué, M. Buffett a souligné que la transaction avait été menée, comme à son habitude, «sans consultants et sans études» préalables.

«Après m'être entretenu avec MM. Ptak and Nichols (le nouveau et l'ancien directeur général de Marmon), je les ai trouvés exactement comme je l'attendais au vu de la performance impressionnante de Marmon en terme de croissance et de rentabilité au fil des années et la décision de faire cette acquisition et d'en régler les détails a été prise sans délai», a-t-il dit.

Selon le Wall Street Journal, qui s'est entretenu avec le célèbre investisseur, le dossier Marmon lui a été présenté il y a moins de deux semaines par un banquier de Goldman Sachs à l'aéroport de San Francisco.

Vendeurs et dirigeants de Marmon «sont mon type de personnes», a souligné M. Buffett, 77 ans, au Wall Street Journal. M. Buffett a reconnu que le profil de société financière de Marmon aurait pu rebuter plus d'un investisseur. «Ca ne me dérange pas que l'on nous (Berkshire Hathaway) appelle un conglomérat. Maintenant, nous serons encore plus un conglomérat», a-t-il noté.

La vente de Marmon est un nouvel exemple des désinvestissements effectués par la famille Pritzker, qui doit régler une succession acrimonieuse. L'empire Pritzker, qui comprend encore notamment les hôtel Hyatt, doit être divisé entre onze cousins d'ici 2011. Avec la cession de Marmon, la famille a récupéré plus de 10 G$ US de liquidités au cours des six dernières années, mais détiendrait encore des actifs valorisés à plus de 20 G$ US, note le quotidien économique.