L'image est forte. Et elle illustre à merveille l'impact qu'a la crise actuelle sur les sociétés d'exploration minière.

L'image est forte. Et elle illustre à merveille l'impact qu'a la crise actuelle sur les sociétés d'exploration minière.

Dans l'extrême nord du Québec, à quelques kilomètres de la mine Raglan, d'Xstrata Nickel, le site où l'entreprise Canadian Royalties rêvait elle aussi d'extraire du nickel et du cuivre est bien tranquille.

Au lieu de l'armée de travailleurs qui devraient y construire une mine, on y trouve seulement une poignée d'ouvriers. Et ils ne jouent pas du marteau: ils surveillent les installations. Celles-ci ont été emballées jusqu'à nouvel ordre. La construction de la mine, démarrée dans l'euphorie en mai dernier, a été interrompue.

Que s'est-il passé? En gros, deux choses. Il y a d'abord les prix du nickel et du cuivre, qui ont fondu d'environ 65% et 54% respectivement depuis un an.

L'autre élément est peut-être celui qui fait le plus mal aux sociétés d'exploration: c'est le tarissement des sources de financement. Contrairement aux creux économiques du passé, la baisse de régime actuelle a été déclenchée par une crise financière. Trouver de l'argent, aujourd'hui, relève de la haute voltige. Pour des compagnies qui doivent lever des fonds pour sonder le sous-sol avant d'être éventuellement payées pour leurs découvertes, c'est une véritable catastrophe.

"On vit deux crises en même temps, dit Jean-Pierre Thomassin, directeur général de l'Association de l'exploration minière du Québec. Une crise économique et une crise financière."

Les perspectives pour 2009? Elles sont plutôt sombres. L'Association de l'exploration minière du Québec estime que 40% des entreprises d'exploration commenceront la nouvelle année en situation "critique". Et prédit déjà que bon nombre d'entre elles tomberont au combat avant d'en voir la fin.