Les pertes vertigineuses des marchés boursiers ces derniers mois ont forcé plusieurs investisseurs à revoir leur tolérance au risque, même si certains experts annoncent une reprise pour le début de 2009.

Les pertes vertigineuses des marchés boursiers ces derniers mois ont forcé plusieurs investisseurs à revoir leur tolérance au risque, même si certains experts annoncent une reprise pour le début de 2009.

«Plusieurs investisseurs réalisent que ce qu'ils croyaient pouvoir tolérer au chapitre du risque n'est pas assez précis», a noté Andrew Pyle, conseiller en investissement chez Scotia McLeod, à Peterborough, en Ontario.

«Plusieurs personnes qui se considéraient comme des investisseurs à risque moyen (...) sont passés par une montagne russe d'émotions et ils se disent: "Je ne suis plus cette personne, je suis une personne différente. Je n'ai pas réalisé comment les marchés pouvaient me faire sentir mal."»

L'année 2008 a été une des plus volatiles de l'histoire récente pour les marchés boursiers et une des plus sévères pour les investisseurs. L'indice de référence de la Bourse de Toronto a plongé d'environ 40 pour cent depuis qu'il a touché en juin son sommet de tous les temps, au-dessus des 15 000 points.

Le S&P/TSX avait reculé jusqu'à 7724 points à la fin novembre.

Les régimes de retraite, fonds communs ou investissements en actions de millions de Canadiens ont fondu de plusieurs centaines de milliards de dollars. Plusieurs ont été forcés de revoir leurs plans de retraite et leurs stratégies d'investissement.

Même si plusieurs investisseurs ont été ébranlés, M. Pyle croit qu'une des «saines» conséquences de l'écroulement des marchés résidera dans le fait que les investisseurs auront dû réexaminer leurs portefeuilles.

«Pour beaucoup d'investisseurs, ce processus pourrait avoir été balayé sous le tapis par le passé, d'une certaine façon», a fait remarquer M. Pyle, ajoutant que plusieurs investisseurs ou leurs conseillers pourraient avoir mal expliqué ce qui est vraiment considéré comme un investissement à risque moyen ou élevé.

M. Pyle cite en exemple le marché obligataire, qui est habituellement considéré comme à faible risque. Selon lui, le marché obligataire d'aujourd'hui est risqué à tous les niveaux. Par exemple, les obligations de General Motors, autrefois considéré comme un bon investissement, rapportent environ 15 cents par dollar pendant que le géant de l'automobile tente de se restructurer pour assurer sa survie.

Une partie du problème émane du fait que certains investisseurs n'ont pas mis leur portefeuille à jour et pourraient avoir pris un certain «surpoids» en valeurs mobilières, conséquence de la progression du marché ces dernières années.

«S'ils n'étaient pas rééquilibrés, ils pouvaient dériver dans des eaux dans lesquelles ils n'auraient pas dû se retrouver», a fait observer M. Pyle.

Les niveaux de tolérance au risque reviendront à la normale, croit l'analyste, la question est de savoir combien de temps cela prendra et quelles seront les étapes de la reprise.

Même si la route a été sinueuse pour les investisseurs pendant la deuxième moitié de l'année, certains économistes croient à un retour au calme en 2009.

«Les marchés financiers, bien que délicats, commencent à entrevoir un meilleur été, peut-être même glorieux», a écrit l'analyste Avery Shenfeld, de Marchés mondiaux CIBC, dans une récente note à ses clients.

Les économistes de la CIBC prédisent que 2009 ne sera pas une autre année baissière pour les valeurs mobilières, notant que, depuis 1920, les actions canadiennes ont eu tendance à toucher le fond entre trois et neuf mois avant la fin d'une récession américaine, laquelle est actuellement vieille de 12 mois.

Une seule exception est survenue, en 2001, avec la combinaison de l'éclatement de la bulle technologique et des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.