Le puissant syndicat américain de l'automobile UAW a accusé vendredi les républicains, qui ont fait capoter dans la nuit les négociations au Sénat sur un plan de sauvetage du secteur, d'avoir utilisé des arguments fallacieux motivés par des considérations politiques.

Le puissant syndicat américain de l'automobile UAW a accusé vendredi les républicains, qui ont fait capoter dans la nuit les négociations au Sénat sur un plan de sauvetage du secteur, d'avoir utilisé des arguments fallacieux motivés par des considérations politiques.

Le président de l'United Auto Workers, Ron Gettelfinger, a prévenu que General Motors (GM) et Chrysler pourraient être «liquidés» et des millions d'emplois détruits si les autorités ne débloquent pas d'urgence une partie de 700 G$ destinés au départ à stabiliser le système financier, après l'échec jeudi soir au Sénat d'un plan d'aide de 14 G$.

«Il faut que la Maison Blanche pèse de tout son poids pour que cet argent soit débloqué le plus vite possible,» a déclaré M. Gettelfinger lors d'une conférence de presse à Detroit, coeur de l'industrie automobile nationale.

«C'est la seule possibilité pour éviter l'effondrement» de ces entreprises, a-t-il ajouté. «Un dépôt de bilan n'est pas envisageable».

M. Gettelfinger a assuré que GM serait à court de liquidités à la fin du mois sans l'aide du gouvernememt et que Chrysler n'était guère mieux loti.

GM a déjà annoncé vendredi qu'il allait tailler dans sa production et mettre en chômage technique de nombreuses usines aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Si les fournissseurs demandent à être payés comptant --ce qu'ils commencent à réclamer--, les constructeurs vont aller dans le mur et tout le secteur sera victime d'un effet domino, y compris les constructeurs étrangers comme Toyota qui ont des usines aux États-Unis.

Les républicains du Sénat exigeaient que les salaires de l'industrie automobile soient ramenés au niveau de ceux de leurs concurrents étrangers, ce qui était inaccepatable pour les démocrates, plus proches des syndicats.

Le président de l'UAW a fait valoir que les salariés d'au moins une usine américaine de Toyota étaient mieux payés que les adhérents de son syndicat.

Ron Gettelfinger a aussi rappelé avoir été prêt à de nombreuses concessions, y compris l'échange d'une partie des revendications portant sur un plan de couverture sociale pour les retraités contre l'attribution d'actions ou de stock-options.

«Ces changements auraient représenté une énorme différence dans le bilan des groupes et auraient largement résolu leurs problèmes financiers,» a estimé M. Gettelfinger.

Faire porter le chapeau de la crise de l'automobile aux salariés et aux retraités «est un subterfuge pur et simple de la part de la minorité républicaine qui voulait détruire l'accord auquel nous étions parvenus» avec les démocrates, a-t-il dit.