Un organisme de lutte anticorruption a classé plus de 40 compagnies pétrolières en fonction de la transparence de leurs transactions, attribuant le bonnet d'âne à ExxonMobil (XOM) et les lauriers à Shell et Petrobras.

Un organisme de lutte anticorruption a classé plus de 40 compagnies pétrolières en fonction de la transparence de leurs transactions, attribuant le bonnet d'âne à ExxonMobil [[|ticker sym='XOM'|]] et les lauriers à Shell et Petrobras.

Le rapport de Transparency International publié lundi classe 42 compagnies pétrolières en trois groupes en s'appuyant sur leur degré de transparence dans la déclaration de leur chiffre d'affaires.

L'ONG s'est servie de rapports publiques pour évaluer les versements des compagnies aux gouvernements, leurs opérations financières et leur contribution aux programmes de lutte anticorruption des entreprises.

La compagnie anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell, la brésilienne Petrobras, la norvégienne StatoilHydro et Petro-Canada [[|ticker sym='T.PCA'|]] comptent parmi les plus performantes en matière de transparence.

En bas du classement, on trouve l'américain ExxonMobil, la compagnie russe OAO Lukoil et la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC).

Les compagnies apparaissant en bas de classement ne donnaient que peu d'informations ou, le cas échéant, uniquement par zones géographiques.

«Fournir des informations est capital. Il est fondamental que les sociétés civiles demandent des renseignements sur l'origine et la destination des recettes pétrolières», a expliqué Juanita Olaya, directrice du programme à l'origine du rapport.

ExxonMobil a pris des «mesures importantes» dans son programme anticorruption mais doit faire davantage, a-t-elle ajouté.

Le géant américain a précisé dans un communiqué travailler à établir des accords de transparence avec les gouvernements de pays où la compagnie a de lourds investissements, comme au Tchad, en Azerbaïdjan, au Kazakhstan et au Nigeria.

Les compagnies classées parmi les premières publient systématiquement leurs revenus pays par pays ou en sélectionnant quelques pays et vont au-delà du règlement de publication obligatoire.

«Ces bons élèves, dont font partie quelques-unes des plus grandes entreprises mondiales, peuvent être des modèles pour l'industrie en général», selon le rapport.

«Le haut niveau de transparence dont font preuve ces compagnies prouve que le secret est indéfendable moralement et économiquement.»

Au milieu du classement, BP, Total, Chevron Corp., Conoco-Philips et Eni SpA présentent leur chiffre d'affaires par zone géographique et pourraient améliorer leur transparence en fournissant une analyse pays par pays, relève l'ONG.

Selon Transparency International, le rapport est destiné à combattre la «malédiction du profit»: le pétrole peut engendrer une grande richesse pour un pays mais, si elle est mal gérée, cette manne peut aussi décourager le développement d'autres secteurs de l'économie, répandre la corruption et générer des conflits.