Grand optimiste devant l'éternel, Jean Bédard classait le Canadien en séries avant le début de la saison.

Grand optimiste devant l'éternel, Jean Bédard classait le Canadien en séries avant le début de la saison.

«Je suis un gars assez positif de nature, dit-il. Je pensais que le Canadien ferait les séries de façon serrée. Septième et huitième dans la conférence.»

Jean Bédard est un amateur de hockey optimiste, mais aussi un homme d'affaires prudent.

C'est pourquoi le grand patron de la Cage aux sports ne comptait pas sur les séries du Canadien afin de faire des profits cette année.

«Chaque année, on prévoit que le Canadien ne fera pas les séries dans notre budget. S'il fait les séries, c'est de l'extra», dit le président du conseil et chef de la direction de Sportscene, la société propriétaire des 47 Cages aux sports au Québec.

N'empêche, le grand patron de la Cage aux sports n'est pas fâché de constater que l'amateur de hockey a eu raison de l'homme d'affaires au jeu des prédictions.

Pour Sportscene, chaque match éliminatoire du Canadien peut représenter jusqu'à 250 000$ de revenus additionnels.

«En semaine, les matchs de séries du Canadien peuvent doubler notre chiffre d'affaires, dit Jean Bédard. La hausse est moins importante le samedi, une journée où nous sommes déjà très occupés.»

Si le Canadien remportait la Coupe Stanley à l'arraché en 27 matchs (le maximum possible), la Cage aux sports pourrait empocher jusqu'à 7 millions de dollars supplémentaires en revenus, soit une hausse de 9,5% de ses revenus annuels.

Coupe Stanley ou pas, Sportscene gonflera assurément ses profits ce printemps avec la présence du Canadien en séries.

«Les séries auront un impact important sur notre trimestre actuel, qui est toujours le plus important de l'année, dit Jean Bédard. Ce n'est pas seulement les revenus supplémentaires les soirs de match. C'est aussi l'engouement autour des séries. Quand le Canadien n'a pas fait les séries l'an dernier, les gens ont dû faire leur deuil. Ils ne voulaient pas voir de sport pendant un certain temps.»

Avec un dernier match à disputer ce soir, l'équipe de Guy Carbonneau lutte encore pour le premier rang de sa conférence.

Un scénario inespéré pour Jean Bédard l'amateur de hockey et Jean Bédard l'homme d'affaires. Au point où il n'hésiterait pas à récompenser les artisans des succès du Tricolore.

«Guy Carbonneau pourrait manger des ailes gratuitement chez nous s'il le demandait», dit-il en riant.