Le directoire du groupe de presse français Le Monde, confronté à des difficultés financières, a dévoilé vendredi un «plan de redressement» prévoyant notamment la suppression de 130 emplois au sein de la rédaction du quotidien.

Le directoire du groupe de presse français Le Monde, confronté à des difficultés financières, a dévoilé vendredi un «plan de redressement» prévoyant notamment la suppression de 130 emplois au sein de la rédaction du quotidien.

Ce plan, qui entend «restaurer l'équilibre du quotidien et de ses suppléments à échéance 2010», a été présenté lors d'un conseil de surveillance par Eric Fottorino, président du directoire du Monde depuis janvier, et son vice-président David Guiraud.

Il table sur «une économie structurelle minimum de 15 millions d'euros sur deux ans».

Selon un communiqué, la suppression de 130 emplois au quotidien Le Monde et dans ses suppléments, dont les 2/3 au sein de la rédaction, se fera par l'intermédiaire d'«un plan de départ volontaire et d'un plan de départ contraint».

Le plan prévoit aussi la cession «des entités déficitaires ou non stratégiques» du groupe, comme Fleurus Presse (groupe d'édition jeunesse), les Editions de l'Etoile (société éditrice des Cahiers du Cinéma), ou encore le réseau de librairies spécialisées en littérature religieuse La Procure.

Il est également question de «moderniser les systèmes (rédaction, gestion, abonnements), afin de mutualiser les coûts et simplifier les structures» et de «revisiter les implantations immobilières» du groupe.

Dès cette annonce, l'intersyndicale CGT-CFDT-SNJ du groupe a «fermement condamné ces mesures d'une sévérité sans précédent au Monde».

«Plus d'un salarié sur cinq est donc menacé de licenciement. Cette hémorragie annoncée est le résultat d'une gestion irresponsable de l'entreprise par les précédents directoires et d'une vigilance inexistante de la part du conseil de surveillance», a estimé l'intersyndicale dans un texte.

Un comité d'entreprise extraordinaire est prévu la semaine prochaine, indique l'intersyndicale, qui appelle à une assemblée générale mardi prochain.

Les sociétés de personnels du Monde estiment de leur côté que ce plan est la conséquence d'une «stratégie de fuite en avant» des directions précédentes. Elles annoncent qu'elles «veilleront à ce que le plan d'économies se double rapidement de projets de développement».

Pour sa part, le président du directoire Eric Fottorino, joint par l'AFP, a estimé que «c'est un plan à la fois indispensable, du fait de la situation économique, et qui doit être fait dans l'efficacité et l'équité».

Formé en 2003, le groupe Le Monde est un des principaux groupes français de presse quotidienne et magazine.

En 2007, le groupe, dont l'endettement s'élève à 150 millions d'euros, a accusé une perte de 20 millions d'euros. En 2006, il avait enregistré une perte nette de 14,3 millions d'euros.

En 2005, des plans de réductions d'effectifs s'étaient soldés par le départ de plus de 200 personnes au quotidien et à l'imprimerie.