Le marché devient plus difficile pour des centres commerciaux parce que la confiance des consommateurs chute, dans la foulée de la crise américaine.

Le marché devient plus difficile pour des centres commerciaux parce que la confiance des consommateurs chute, dans la foulée de la crise américaine.

C'est ce qu'a déclaré hier le vice-président du Groupe Altus, Michel Bouchard, au Sommet immobilier de Montréal, qui a attiré des dizaines de conférenciers et 700 participants, dont 27% de l'extérieur du Québec.

L'immobilier se porte bien à Montréal, mais il y a «plus de risques dans des centres commerciaux» existants et des nouveaux à compléter, dit-il.

«Ce n'est pas le temps d'avoir des capitaux sur le boulevard Taschereau (à Longueuil)», lance Michel Bouchard à La Presse Affaires, avec la concurrence du Quartier Dix30 (Brossard) et du Carrefour Candiac.

Place Portobello (Brossard), gérée par Cogir et qui a perdu son gros locataire Wal-Mart, devra être relancée.

Même Ivanhoé Cambridge devra travailler sur le Mail Champlain (Brossard), ajoute Michel Bouchard.

«Des investissements importants sont imminents au Mail Champlain, même s'il va très bien», réplique Jean Laramée, vice-président principal de la région de l'est chez Ivanhoé Cambridge.

Le propriétaire ne construira pas de tours de condos sur les stationnements étagés, comme on lui a suggéré, mais le Mail Champlain sera rafraîchi, assure Jean Laramée.

Par ailleurs, «de nouveaux centres commerciaux de six millions de pieds carrés sont en jeu».

Michel Bouchard cite Lac Mirabel et Griffintown, de même que trois autres à compléter: le Faubourg Boisbriand, le Quartier Dix30 et le Carrefour Candiac.

Lac Mirabel est définitivement lancé, réplique le promoteur, Sheldon Gordon, tout comme le maire, Hubert Meilleur.

Couronne nord

La couronne nord inquiète moins Michel Bouchard, parce que la population y augmente plus que sur la Rive-Sud.

Le projet immobilier Griffintown risque de cannibaliser la Rive-Sud et le centre-ville de Montréal, dit-il.

Par contre, le projet de la Carrière Saint-Michel, de SmartCentres, comblerait le manque de commerces entre le Marché central de Montréal et les Galeries d'Anjou.

Les milliards d'investissements pleuvent, par ailleurs, dans le marché immobilier de Montréal, un contraste frappant avec l'année difficile aux États-Unis, selon de nombreux panellistes.

Clément Gignac, premier vice-président de la Financière Banque Nationale, prévoit une récession américaine «modérée, de neuf à douze mois.»

«Sur les 8000 institutions financières américaines, il n'en restera plus bientôt que 2000», dit-il, à la suite de faillites, de fermetures et de fusions.

Pendant ce temps, Richard Homburg, le patron de Homburg Invest, de Halifax, vient d'investir un milliard en trois ans à Montréal et analyse d'autres projets.

La mise de Homburg sur Montréal (Place Alexis Nihon, la Gare centrale du CN, le Château Viger) représente déjà 25% de son actif de 3,8 milliards au Canada, aux États-Unis et en Europe, souligne-t-il.

Hier, Richard Homburg a ajouté 35 millions pour les 97 unités résidentielles de la seconde phase du 333 Sherbrooke Est.

Le résidentiel américain n'est qu'au milieu de ses baisses de prix, selon Clément Gignac.

Une partie importante des investissements à Montréal vient de l'Europe.

En outre, l'Australie et les fonds souverains arrivent.

L'hôtellerie attire les capitaux et Montréal devra construire des immeubles de bureaux, parce que les taux de vacance n'ont jamais été aussi bas, conclut Michel Bouchard.