Formule un, Mercedes, Porsche: Mecachrome International (T.MCH) fabrique des pièces pour certains des bolides les plus rapides de la planète.

Formule un, Mercedes, Porsche: Mecachrome International [[|ticker sym='T.MCH'|]] fabrique des pièces pour certains des bolides les plus rapides de la planète.

Mais c'est par la voie des airs que l'entreprise maintenant dirigée du Québec compte réaliser ses développements les plus importants.

«La forte croissance de Mecachrome dans le futur, que ce soit au Canada ou en France, c'est surtout dans l'aéronautique», a expliqué à La Presse Affaires le chef de la direction financière de Mecachrome, Stephan Yazedjian.

Le groupe français, qui a déménagé son siège social à Montréal en 2004, a dévoilé hier des résultats financiers qui s'inscrivent dans cette optique.

Les revenus du secteur aéronautique ont bondi de 24,9% au quatrième trimestre 2007, tandis que ceux provenant de l'automobile ont reculé de 6,9%.

Résultat global: une perte nette de 11,6 millions d'euros au quatrième trimestre, qui fond toutefois à 751 000 euros si on exclut les éléments inhabituels.

Ce résultat se compare à une perte de 6,9 millions d'euros au même trimestre l'année précédente.

Rien de «sidéral», admet Benoit Poirier, de Valeurs Mobilières Desjardins, qui recommande toutefois dans une note aux investisseurs d'acheter des actions de Mecachrome à cause des bonnes perspectives d'affaires et la feuille de route «impressionnante» de l'entreprise.

L'action de Mecachrome a grimpé en début de journée avant de redescendre et finalement terminer... exactement à son point de départ, à 9,49$.

Cet engouement pour l'avion est une bonne nouvelle pour le Québec, où Mecachrome possède une usine à Montréal-Nord et une autre à Mirabel.

Le groupe se définit comme un «intégrateur» - il assemble des pièces des sous-traitants pour livrer des modules aux constructeurs comme Airbus, Boeing et Bombardier.

Pas question toutefois d'abandonner l'automobile, dont les activités sont situées en Europe.

«On a toujours voulu opérer dans les deux secteurs, dit M. Yazedjian.

«Si l'un va bien, il peut compenser celui qui va mal. Après le 11 septembre 2001, Mecachrome a continué d'afficher une belle croissance à cause de l'automobile.

«Peut-être que les gens ne prenaient pas l'avion, mais ils s'achetaient des voitures de luxe.»

Mecachrome veut aussi percer le domaine de la défense, où elle vient de soumissionner pour un contrat sur les avions de transport militaire Airbus 400 M.

«Et si on doit un jour faire une acquisition, ce serait certainement aux États-Unis, et certainement en lien avec la défense américaine», a dit hier le président et chef de la direction, Guillaume Casella.

Quant aux profits, Mecachrome attend leur arrivée pour l'an prochain.

L'entreprise a terminé l'année 2007 dans le rouge de 1,3 million d'euros (2 millions CAN) en excluant les éléments inhabituels.

Les intérêts sur la dette de 270 millions d'euros (432 millions CAN) ont pesé lourd, mais Mecachrome a pu s'affranchir d'une partie de celle-ci lors de son entrée en Bourse en octobre dernier.

M. Yazedjian explique aussi que les «pertes de démarrage» des activités canadiennes arrivent à leur fin.

«On est parti en 2003 avec une petite acquisition à Montréal-Nord de 35 employés, rappelle-t-il. Il y a donc une croissance importante au Canada. Et 2007 est la première année où Mecachrome Canada a atteint le point mort.»