Une entreprise de haute technologie d'Ottawa, qui n'a pas obtenu un important contrat du fédéral de 428 millions $, poursuit le gouvernement pour 250 millions $.

Une entreprise de haute technologie d'Ottawa, qui n'a pas obtenu un important contrat du fédéral de 428 millions $, poursuit le gouvernement pour 250 millions $.

TPG Technology Consulting soutient que les fonctionnaires de Travaux publics Canada, ainsi que le ministre conservateur, le sénateur Michael Fortier, ont favorisé sa rivale de Montréal, CGI, lorsque ce contrat a été attribué en octobre 2007.

En conférence de presse sur la Colline parlementaire, hier, le patron de TPG, Don Powell, a maintenu que son entreprise avait soumis un contrat moins coûteux et devait, selon les critères gouvernementales établies, obtenir ce contrat fédéral.

"Lorsque le sénateur Fortier a été nommé ministre canadien des Travaux publics et des Services gouvernementaux, il a déclaré que le gouvernement suivrait des principes d'imputabilité et de transparence. C'est loin d'être le cas", a déclaré M. Powell.

Enquête réclamée

D'une durée de sept ans, le contrat est pour des services de TI (technologies de l'information), qui comprend de l'informatique et des services de génie.

TPG Technology, qui était en lice pour obtenir ce contrat, réclame depuis plusieurs mois la tenue d'une enquête relativement à l'attribution de ce contrat. Don Powell a déjà affirmé que Michael Fortier était un proche du fondateur de CGI, Serge Godin, et que M. Fortier avait aussi travaillé pour l'entreprise quand il était banquier chez Crédit Suisse First Boston.

La conduite de Travaux publics et Services gouvernementaux du Canada (TPSGC) tout au long du processus d'approvisionnement "a nui non seulement à TPG, mais également à beaucoup de sociétés qui sont nos partenaires ainsi qu'à beaucoup d'autres personnes", a déclaré hier Don Powell.

"Étant donné que nous avons épuisé tous les mécanismes de contestation qui existent au sein du gouvernement, nous n'avons plus d'autres choix que de porter l'affaire devant les tribunaux."

M. Powell considère que Travaux publics a enfreint la loi contractuelle en utilisant un "processus douteux pour l'adjudication du contrat".

"Je fais des affaires depuis plus de 20 ans et je travaille avec le gouvernement depuis de nombreuses années. Jusqu'à présent, j'ai toujours été traité de façon équitable par TPSGC et les autres ministères. Je n'aurais jamais imaginé avoir à recourir à des mesures aussi extrêmes que de déposer une action en justice contre le gouvernement, ce qui n'est pas, bien sûr, une mince affaire, pour recevoir un traitement équitable."

Du côté du ministre des Travaux publics, Michael Fortier, l'attaché de presse Frédéric Baril a indiqué au Droit que le ministre ne commentera pas. "Évidemment, vous comprendrez qu'on nous poursuit. C'est devant les tribunaux, alors nous n'avons pas de commentaire à faire."

En avril dernier, lorsque l'entreprise TPG Technology Consulting a fait sa première sortie publique dans ce dossier, le ministre Fortier s'est défendu d'avoir participé de près ou de loin au processus d'évaluation pour ce contrat, ajoutant que ce sont les hauts fonctionnaires qui s'en étaient chargés.

Du côté de CGI, la société montréalaise a toujours maintenu ne pas avoir été favorisée pour l'attribution du contrat fédéral. "L'attribution des contrats du gouvernement du Canada est soumise à des règles claires et précises, et CGI les a suivies à la lettre", a déjà indiqué, par voie de communiqué, le président et chef de la direction de CGI, Michael Roach.

CGI, dont le siège social est à Montréal, a aussi des bureaux à Ottawa, où plus de 1000 personnes travaillent.

llafortune@ledroit.com