Bombardier (T.BBD.B) est en voie de confondre les sceptiques.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] est en voie de confondre les sceptiques.

Les analystes les plus hostiles à la CSeries commencent à changer la couleur de leurs discours.

Richard Aboulafia, de la firme de consultation américaine Teal Group, a notamment affirmé que le nouveau projet n'avait strictement rien à voir avec l'ancienne CSeries.

«Bombardier se contentait de revisiter les années 60, il s'agissait d'une idiote pièce de métal dotée d'un moteur de vieille génération, a-t-il lancé. Il n'y avait rien là de bien attirant, alors que la nouvelle CSeries semble très compétitive.»

Bombardier a dû mettre son premier projet de CSeries sur la glace il y a deux ans faute de clients. Elle a toutefois tiré avantage de ce délai pour améliorer l'appareil.

«Ça a été très bénéfique, a affirmé Nelson Klug, de la firme américaine Avitas. C'est un meilleur appareil, avec un moteur dont la technologie est très impressionnante.»

M. Klug craint que le moment choisi pour proposer la nouvelle famille à des clients ne soit pas des plus heureux: plusieurs observateurs estiment que l'industrie aéronautique vient d'atteindre un sommet et que les commandes commenceront à diminuer.

Les autres analystes croient plutôt qu'il s'agit du moment idéal.

«Il y a un haut niveau d'intérêt chez les clients, les prix élevés du carburant forcent les transporteurs à utiliser des appareils plus efficaces et Boeing et Airbus ne sont pas sur le point de remplacer leurs appareils plus petits», a résumé Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, un analyste qui s'est toujours montré ouvert à la CSeries.

Un mouvement de consolidation semble vouloir s'enclencher dans l'industrie aérienne aux États-Unis, un facteur qui pourrait jouer en faveur de la CSeries, a indiqué M. Aboulafia.

«Les prêteurs sont plus intéressés à financer les programmes de gros transporteurs issus de fusion que les programmes de petits transporteurs», a-t-il affirmé.

L'un des clients potentiels de la CSeries, Northwest Airlines, discute présentement de fusion avec Delta. Selon Nelson Klug, quoi qu'il arrive, Northwest devra trouver des remplaçants pour sa centaine de DC9.

«Ces appareils sont définitivement sur leurs derniers milles», a-t-il affirmé.

Selon Bombardier, le marché des avions de 100 à 149 places représente un potentiel de 5900 appareils d'une valeur de 250 milliards de dollars US sur une période de 20 ans. L'avionneur montréalais vise la moitié de ce marché pour la CSeries.

«Nous croyons que le programme de la CSeries est viable même si Bombardier s'accapare d'une portion beaucoup moindre du marché», a écrit Cameron Doerksen, de la firme Versant Partners, un sceptique de la première heure qui recommande maintenant l'achat du titre de Bombardier.

Le marché ne s'est cependant pas emballé: l'action de catégorie B de Bombardier a perdu 10 cents pour clôturer à 5,62$ vendredi à la Bourse de Toronto.