Les prix de l'or et du platine ont grimpé hier à des niveaux records, imités en cela par les prix de produits tels que le coton et le maïs, tandis que la baisse du dollar américain stimulait la demande de métaux précieux et des produits de la ferme à titre de solutions de rechange aux actions et aux obligations.

Les prix de l'or et du platine ont grimpé hier à des niveaux records, imités en cela par les prix de produits tels que le coton et le maïs, tandis que la baisse du dollar américain stimulait la demande de métaux précieux et des produits de la ferme à titre de solutions de rechange aux actions et aux obligations.

Le billet vert a écopé hier au moment où les négociateurs ont augmenté leurs paris à l'effet que la Federal Reserve américaine (Fed) abaissera les taux d'intérêt pour éviter une récession.

Le prix de l'or a avancé de 8,9% cette année et le dollar américain a perdu plus de 1,9% de sa valeur par rapport à l'euro, atteignant un creux de sept semaines.

«Nous sommes dans un environnement de baisse des taux d'intérêt et je crois que cela joue en faveur de l'or», estime Richard Urwin, responsable londonien de la répartition des placements de BlackRock Investment Management.

«Nous sommes probablement dans un environnement où, en moyenne, le dollar américain se dépréciera, ajoute-t-il. L'or est un bon refuge contre cette tendance.»

Lundi, les contrats à terme sur l'or pour livraison en février ont progressé de 5,70 $ US à 903,40 $ US l'once à la division Comex de la Bourse des marchandises de New York.

Plus tôt dans la journée, le prix avait atteint 915, 90 $ US, un sommet de tous les temps pour un contrat le plus actif.

Pas moins de 23 des 29 négociateurs, investisseurs et analystes, depuis Mumbai jusqu'à New York, sondés par Bloomberg les 10 et 11 janvier derniers ont conseillé d'acheter de l'or cette semaine. Cinq ont suggéré de le vendre et un est demeuré neutre.

«Le marché est encore extrêmement haussier», observe James Moore, analyste de TheBullionDesk.com, à Londres.

«Étant donné que les États-Unis vont peut-être abaisser les taux d'intérêt alors que ceux d'Europe vont demeurer fermes, le dollar américain semble destiné à ajouter encore à l'élan à la hausse», ajoute-t-il.

Les prix du maïs et du soya ont aussi bondi à des niveaux records et celui du blé a grimpé au niveau maximum permis par le Chicago Board of Trade.

Le prix du maïs, plus importante culture aux États-Unis, a effectué un bond de 49% au cours des cinq derniers mois alors que celui du soya a augmenté de 57%.

Le prix du blé a doublé au cours de la dernière année.

Le dollar américain a aussi perdu des plumes parce que le marché s'attend à ce que les coûts d'emprunt aux États-Unis baissent sous le niveau des emprunts libellés dans les devises détenues par des membres de l'Union européenne.

Les contrats à terme sur les fonds de la Fed au Chicago Board of Trade montrent que le marché estime à 58% les chances que la Fed abaisse son taux cible des prêts d'un jour entre les banques, qui est maintenant de 4,25%, à 3,75%, à sa réunion du 30 janvier prochain.

La Fed a réduit son taux directeur d'un point de pourcentage l'an dernier. De son côté, la Banque centrale européenne a majoré ses taux deux fois en 2007 pour les porter à 4%.

La demande de l'or sera moins affectée par un ralentissement économique mondial que l'argent, le platine et le palladium, estime Walter de Wet, chef de la division de l'analyse des produits de base à Johannesburg, en Afrique du Sud, de Standard Bank Group, plus important prêteur africain.

Les utilisations industrielles de l'or, comme dans le secteur de la dentition et dans celui de la fabrication de produits électroniques, ont formé 15% de la demande totale en 2006, comparativement à plus de 50% pour le platine et 47% pour l'argent, selon des estimations de la firme londonienne d'analyse GFMS Ltd.

La production de bijoux a compté pour près de 60% de la consommation de l'or.

«Les gains réalisés par l'or sont susceptibles de durer jusqu'à la deuxième moitié de cette année», prévoit M. De Wet.