Les marteaux se font déjà moins nombreux pour la construction de maisons neuves et il faut s'attendre à ce que cette tendance se maintienne pour l'ensemble de 2008.

Les marteaux se font déjà moins nombreux pour la construction de maisons neuves et il faut s'attendre à ce que cette tendance se maintienne pour l'ensemble de 2008.

C'est ce qui ressort des prévisions que publie la Société canadienne d'hypothèques et de logement ce matin sur les mises en chantier d'habitations.

La SCHL prévoit qu'au Québec, les mises en chantier reculeront de 4% à 46 613 en 2008. Le recul devrait être de 1,9% à 45 750 en 2009.

La diminution est toutefois moins grande qu'à l'échelle nationale. L'organisme fédéral s'attend à une baisse de 6% à 215 475 cette année et à une détérioration de 10% à 194 100 l'année prochaine.

C'est un véritable écrasement qui est attendu en Alberta. Les mises en chantier devraient chuter de 48% à 32 750 en 2008 et de 11,5% en 2009.

L'Ontario prend la direction inverse avec une hausse prévue de 11,6% cette année, mais elle connaîtra un recul de 14,5% l'année suivante.

En tenant compte des chiffres précédents, l'Alberta a un impact décisif quant à la baisse prévue au niveau pancanadien. Comment expliquer la hausse ontarienne et la moyenne nationale positive avant les chiffres albertains en 2008 ?

«Le marché de l'habitation promet d'être actif cette année, car il prendra appui sur de solides facteurs économiques fondamentaux, comme les niveaux d'emploi toujours élevés, la progression du revenu et les bas taux hypothécaires», dit Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL.

La SCHL estime que les conditions moins favorables à l'achat d'une maison n'empêcheront la demande de demeurer élevée au Québec, notamment parce que la population s'accroît.

«L'économie provinciale se développera grâce aux dépenses intérieures et aux investissements, tandis que la récente expansion de l'emploi et la hausse du revenu disponible continueront d'alimenter la demande, indique Bertrand Recher, économiste principal à la SCHL. Aussi, la valeur élevée du dollar canadien a stimulé les investissements privés.»

«À court terme, ajoute le spécialiste, les travaux d'infrastructures du gouvernement et les réductions d'impôt seront d'importants facteurs de croissance économique.»

L'organisme fait aussi des prévisions économiques pour mettre en contexte celles sur les mises en chantier.

Les perspectives sont moroses pour les exportations québécoises. Le taux de change, la concurrence étrangère et le repli de la demande internationale sapent l'expansion. La SCHL prédit une croissance de 0,9% pour le PIB cette année et de moins de 2% en 2009. L'emploi devrait monter de 1%.

Par contre, les taux hypothécaires relativement faibles et le vieillissement de la population contribueront à soutenir la demande.

Précisant ses prévisions sur chacun des secteurs, la SCHL s'attend à ce que les maisons individuelles neuves perdent un peu la faveur des acheteurs. L'offre de logements existants ainsi qu'une petite migration vers les logements collectifs et les condos se feraient sentir.

Du côté de la revente, l'organisme s'attend à une baisse mais à un marché robuste au sein duquel la demande pour les condos jouera un rôle important.

Ainsi, la revente devrait baisser de 5,8% à 75 900 cette année et remonter de 1,7% en 2009. Les prix moyens, eux, s'accroîtront encore. La hausse prévue est de 4,8% à 218 086 $ en 2008 et de 2,7% à 224 000 $ en 2009.