Vingt-quatre des 135 cadres qui assurent les opérations pendant le lock-out à la raffinerie de Petro-Canada (T.PCA), dans l'est de la Montréal, contreviennent au Code du travail, conclut un rapport d'inspection livré au ministre David Whissel.

Vingt-quatre des 135 cadres qui assurent les opérations pendant le lock-out à la raffinerie de Petro-Canada [[|ticker sym='T.PCA'|]], dans l'est de la Montréal, contreviennent au Code du travail, conclut un rapport d'inspection livré au ministre David Whissel.

Forts de ce document rédigé par deux inspecteurs du ministère du Travail, les 265 syndiqués en lock-out tenteront d'obtenir une ordonnance interdisant à ces cadres de travailler. Une audience devant la Commission des relations du travail pourrait avoir lieu dès vendredi.

«Ce rapport n'est que la pointe de l'iceberg. Nous estimons qu'il y a deux fois plus de cadres briseurs de grève qui travaillent illégalement dans la raffinerie, soutient Jacques Vanier, président de la section locale 175 du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier. C'est impossible que seulement 135 cadres fassent, depuis le 17 novembre, le travail normalement accompli par 265 personnes».

La plupart des cadres visés par le rapport sont membres d'unités syndicales différentes de celle mise en lock-out et deux autres cadres ont vraisemblablement été embauchés après la date limite fixée par la loi, ce qui contrevient à l'article 109.1 du Code du travail.

En réaction à une bruyante manifestation des syndiqués devant une station Petro-Canada, à l'angle du boulevard De Maisonneuve et de l'avenue De Lorimier, la pétrolière s'est dite préoccupée par le rapport.

«Petro-Canada fonctionne dans le respect total des lois sur le travail partout où elle exerce des activités. Nous avons reçu le rapport des inspecteurs et effectuons en ce moment une vérification de son contenu, qui est préliminaire», a affirmé le vice-président au raffinage, Dan Sorochan.

Fatigue

Le syndicat soutient par ailleurs que les longues heures de travail effectuées par les cadres pendant le lock-out mettent en péril la sécurité de la raffinerie.

«Certains cadres font au-dessus de 80 heures par semaine. Les risques de commettre une erreur critique sont immenses», avance M. Vanier.

Lors d'une visite effectuée le 28 janvier, deux chefs pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal, accompagnés par un inspecteur du ministère de l'Environnement, ont cependant déterminé que les opérations à la raffinerie se font selon les règles de l'art.

«Quelques recommandations mineures ont été faites, mais rien de majeur n'a été décelé», assure Josée Gosselin, porte-parole du service de pompiers.