Dans Loft Story IV, Sébastien Tremblay a réussi à berner tous les lofteurs avec son personnage machiavélique. Fin manipulateur, on aurait dit qu'il avait tout prévu. Sauf peut-être la faillite de son producteur, qui lui doit toujours 75 000$.

Dans Loft Story IV, Sébastien Tremblay a réussi à berner tous les lofteurs avec son personnage machiavélique. Fin manipulateur, on aurait dit qu'il avait tout prévu. Sauf peut-être la faillite de son producteur, qui lui doit toujours 75 000$.

Six lofteurs sont au nombre des créanciers de Production Loft Story IV, qui a fait une proposition concordataire - une faillite à l'amiable, en quelque sorte - mardi dernier. Il s'agit de Sébastien Tremblay (75 000$), le grand gagnant Mathieu «Cass» Surprenant (25 000$), Véronica Filonenko (3000$), Francis Benoit (100$), Crystal Dumas (50$) et Marilyne Dupuis (50$).

Les animatrices Marie Plourde (18 115$) et Virginie Coossa (24 712$) ainsi que les collaborateurs Louise Deschâtelets (3886$), Kim Rusk (la gagnante de Loft Story III - 2388$), Stéphane Bellevance (animateur à VRAK.TV - 2388$) et Benoît Roberge (Le Cas Roberge - 2799$) sont aussi au nombre des créanciers. Le producteur de Loft Story IV doit 1,4 million de dollars à l'ensemble des créanciers.

Si les créanciers acceptent la proposition, ils ne recevront que 17% de leur valeur de leur créance, soit l'équivalent de ce que Télé-Vision recevra de TQS en vertu du plan d'arrangement du Mouton noir.

«Je suis un peu sous le choc, dit Sébastien Tremblay à La Presse Affaires. Ils ont fait de l'argent avec nous. Nous étions les vedettes. Ils se sont enrichis sur notre dos et ils prennent ensuite leurs cliques et leurs claques sans nous payer ce qui était entendu. C'est plate.»

Depuis décembre dernier, Sébastien Tremblay attend son chèque de la part du producteur Télé-Vision, qui a produit Loft Story II, III et IV en utilisant trois entreprises distinctes. «C'est leur droit d'agir ainsi, mais c'est décevant, dit Sébastien Tremblay. Au pire, je pensais que Télé-Vision pourrait absorber ces dépenses pour préserver de bonnes relations avec ses collaborateurs. C'est quand même une grosse boîte de production.»

Avec des cotes d'écoute frôlant le million, Loft Story IV a été très rentable pour TQS. Le réseau devrait-il rembourser les lofteurs une fois qu'il ne sera plus sous la protection de ses créanciers? «TQS est sensible à la situation des lofteurs», dit Jean Rémillard, président de Télé-Vision.

Autre son de cloche chez TQS, qui refuse de commenter les difficultés financières du producteur de Loft Story IV. «Il est bien évident que leur C-36 (faillite) découle du nôtre, mais nous ne ferons pas de commentaires. Nous allons laisser l'équipe de Télé-Vision gérer leur C-36 comme ils nous ont laissés gérer le nôtre», dit Claude Deraîche, porte-parole de TQS.

Sébastien Tremblay convient que TQS n'est pas responsable de son manque à gagner de 75 000$. «Ce n'est pas la faute à Remstar, qui n'a pas à payer pour les erreurs des autres, dit-il. D'un autre côté, si TQS veut faire un cinquième

Loft Story, on devra d'abord payer les anciens gagnants. Du point de vue moral, c'est la chose à faire.»

«S'il y a un Loft Story V, nous allons prendre des mesures afin de nous assurer que les sommes soient remises aux gagnants par le biais de comptes en fidéicommis», précise Claude Deraîche.

Même si la liste des créanciers de Loft Story IV a été rendue publique hier par le syndic Jean-François Lebel, une question demeure sans réponse: le Maître du Loft a-t-il une créance lui aussi contre le producteur? «Le Maître est un personnage, pas une personne, dit Claude Deraîche en riant. Comme il n'est pas une personne physique, il ne peut pas avoir de créance.»