Le ministre fédéral des Finances Jim Flaherty et son homologue québécoise Monique Jérôme-Forget ne s'alarment pas de la situation économique au Canada, malgré les dernières données qui viennent d'être publiées par Statistique Canada.

Le ministre fédéral des Finances Jim Flaherty et son homologue québécoise Monique Jérôme-Forget ne s'alarment pas de la situation économique au Canada, malgré les dernières données qui viennent d'être publiées par Statistique Canada.

L'agence fédérale a annoncé, vendredi, que le produit intérieur brut du Canada a reculé de 0,1 pour cent au cours des trois premiers mois de l'année, affichant ainsi son premier recul trimestriel depuis près de cinq ans.

Loin d'être inquiet, le ministre Flaherty s'est même dit optimiste pour l'avenir prochain. Selon lui, le problème est ponctuel et vient de la faiblesse de l'industrie automobile et de la baisse des inventaires au pays. «Les fondements économiques du Canada demeurent solides», juge-t-il.

La ministre Jérôme-Forget, de son côté, s'est montrée plus nuancée, affirmant qu'il fallait tout de même garder la situation économique à l'oeil pour le proche avenir.

«Bien sûr, la situation économique est préoccupante. On la suit, on la suit à l'oeil, mois par mois. On ne peut pas tirer de conclusion d'un mois sur un mois. Il faut qu'on ait un éventail plus large pour porter un jugement», a-t-elle conclu.

«J'estime que le Canada a, malgré tout, une situation financière bien différente de ce qu'il y a aux États-Unis. Je ne dirais pas que nous sommes optimistes, mais nous sommes réalistes à l'effet qu'il y a une situation (un problème) à l'endroit de nos exportations vers les Etats-Unis. Mais globalement, je pense que le Canada va se tirer d'affaire», a opiné la ministre québécoise des Finances.

Les deux ministres ont rencontré la presse, vendredi, à l'issue de la réunion des ministres des Finances des provinces, des territoires et du gouvernement fédéral, qui a eu lieu à Montréal, jeudi et vendredi.

Le ministre ontarien des Finances Dwight Duncan, de son côté, a rappelé les difficultés qu'éprouvent les industries manufacturière et automobile, heurtant de plein fouet sa province. Il a critiqué le gouvernement fédéral pour son manque de vigueur à apporter une aide adéquate. «Une Ontario forte, ça signifie un Canada fort», a lancé le ministre Duncan.

Pour ce qui est de la hausse du prix du pétrole, les ministres Flaherty et Jérôme-Forget ont laissé entendre que les gouvernements du Canada n'y pouvaient pas grand chose, la flambée des prix étant mondiale.

Le ministre Flaherty a rappelé que son gouvernement avait déjà abaissé la Taxe sur les produits et services, non seulement sur l'essence, mais sur l'ensemble des biens.

«Nous avons discuté du prix du pétrole. Mais la réalité est que le prix du pétrole est un prix mondial, non un prix domestique ou un prix qui est créé par les gouvernements du Canada, des provinces et des territoires», a laissé tomber M. Flaherty.

Mme Jérôme-Forget a rappelé que la situation était pire encore en Europe, où le prix de l'essence atteint l'équivalent de 2,50 $ le litre.