La croissance américaine s'est établie à 0,6% à un rythme annuel au quatrième trimestre 2007 en raison de la crise de l'immobilier.

La croissance américaine s'est établie à 0,6% à un rythme annuel au quatrième trimestre 2007 en raison de la crise de l'immobilier.

C'est ce qu'a indiqué jeudi le département du Commerce, qui a laissé inchangée sa précédente estimation.

C'est une petite déception pour les analystes qui tablaient sur une légère révision à la hausse, à 0,8%. La croissance est ainsi revenue à son niveau du premier trimestre, qui était le plus faible depuis la fin de 2002.

Au troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) avait augmenté de 4,9%.

Ces chiffres portent à 2,2% la croissance sur l'ensemble de l'année, après 2,9% en 2006, ce qui est le rythme le plus faible depuis 2002.

Ils sont publiés alors que le président de la banque centrale, Ben Bernanke, a promis une nouvelle fois mercredi de baisser ses taux pour contrer les risques de détérioration de l'économie. Les analystes parient désormais sur une baisse d'un demi-point lors de la réunion du 18 mars, qui ramènerait le taux directeur à 2,5%.

Les chiffres révisés du quatrième trimestre confirment le ralentissement de la consommation des ménages (+1,9% au lieu de +2% estimé précédemment, après +2,8% au troisième trimestre), avec une crise de l'immobilier encore plus marquée que prévu.

L'investissement dans la pierre a en effet chuté de 25,2% (au lieu de -23,9%), la baisse la plus forte enregistrée depuis 1981, ce qui a retiré 1,25 point à la croissance.

Mais le ministère a également révisé les chiffres concernant les entreprises : leurs investissements n'ont progressé que de 6,9% (au lieu de 7,5%) tandis que leurs stocks s'amenuisaient fortement (-10,1 G$, ce qui a retiré l'équivalent de 1,49 point au PIB).

En revanche la balance commerciale a fait mieux que prévu, avec des exportations en hausse de 4,8% et des importations en recul de 1,9%.

Du côté de l'inflation, les chiffres devraient confirmer les inquiétudes croissantes de la Fed. L'indice mesurant les prix liés aux dépenses de consommation (PCE) a bondi de 4,1% (au lieu de 3,9%), et l'indice PCE de base (hors alimentation et énergie) a augmenté de 2,7%, comme dans la première estimation.

L'indice de base est ainsi au plus haut depuis le deuxième trimestre 2006, et il est largement au-dessus de la fourchette de tolérance de la Fed qui voudrait le voir rester entre 1 et 2%.