Le marché interbancaire, dont la quasi-paralysie était au coeur de la crise, poursuivait sa forte détente jeudi pour la cinquième journée consécutive, moins affecté que les Bourses par les craintes de récession.

Le marché interbancaire, dont la quasi-paralysie était au coeur de la crise, poursuivait sa forte détente jeudi pour la cinquième journée consécutive, moins affecté que les Bourses par les craintes de récession.

Le taux interbancaire offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) à 3 mois se détendait de nouveau à 4,5025% contre 4,5500% mercredi, ce qui indique que les établissements financiers sont beaucoup plus enclins à se prêter de l'argent entre eux.

De même, l'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, baissait nettement à 5,090% contre 5,168% la veille.

Depuis le début de sa détente, entamée vendredi, il a donc effacé près de 70% de la violente hausse qu'il a connu entre le 15 septembre, jour de la faillite de la banque Lehman Brothers, et les sommets atteints à 5,393% les 8 et 9 octobre, un record depuis sa création début 1999.

Le marché interbancaire demeure porté par les ambitieux plans de soutien au secteur financier annoncés en Europe comme aux États-Unis, qui mêlent les aides publiques à la recapitalisation et, pour des sommes très importantes, les garanties des crédits entre banques.

Jusque-là très discrètes, les autorités suisses sont elles aussi sorties de leur mutisme jeudi en lançant un plan de «stabilisation financière», dont la banque UBS est la principale bénéficiaire avec une aide de 60 G$ US.

Ces mesures continuent de reléguer au second plan les inquiétudes sur l'ampleur de la crise économique mondiale, qui frappent beaucoup plus durement les places boursières.

Nombre d'observateurs réclament toutefois une détente encore plus marquée du marché interbancaire, qui reste partiellement grippé. Pour Glenn Maguire et Bijal Shah, de la Société Générale, «il est vital que les taux du Libor à trois mois descendent encore».

En effet, soulignent-ils, «l'essentiel du marché mondial du crédit est indexé sur ces taux», à l'exception de la dette d'État, ce qui contribue à asphyxier aussi bien les prêts à la consommation que les emprunts des entreprises et les crédits immobiliers.