Appréciés ou non, les banquiers sont aux premières loges de l'économie pour évaluer et réagir à la conjoncture de leur marché.

Appréciés ou non, les banquiers sont aux premières loges de l'économie pour évaluer et réagir à la conjoncture de leur marché.

À ce titre, le principal banquier québécois, Louis Vachon, président de la Banque Nationale, estime que «l'économie du Québec tient bon» face aux tumultes financiers et aux quasi-récessions de ses principaux partenaires commerciaux: les États-Unis et l'Ontario.

Certes, la croissance sera très ralentie pour les prochains trimestres. Mais M. Vachon a dit, lors d'une entrevue avec La Presse, ne pas s'attendre à une récession au Québec et au Canada.

En contrepartie, «notre scénario économique comprend une récession courte et modérée aux États-Unis, dont la reprise sera longue.»

Pourquoi ce délai? «Ça prendra du temps pour corriger le problème de surendettement des consommateurs aux États-Unis», a résumé le président de la Nationale.

Et si cette crise du crédit s'accentue, l'économie américaine risque une récession plus grave, avec des répercussions négatives au Québec et au Canada.

«Même si nous ne prévoyons pas de récession ici, force est d'admettre que le risque lié à ce scénario peut augmenter avec la crise financière.»

En attendant l'issue du méga-sauvetage financier à New York et Washington, Louis Vachon demeure confiant envers la capacité de l'économie du Québec de résister au pire.

D'une part, «l'économie québécoise est mieux diversifiée qu'auparavant». Et d'importants investissements en infrastructures atténuent le ralenti industriel.

D'autre part, selon Louis Vachon, le contexte bancaire et fiscal de ce côté-ci de la frontière aurait permis d'éviter un surendettement généralisé des consommateurs.