Les principales Bourses dans le monde ont toutes gagné des points cette semaine, donnant enfin un répit aux investisseurs après deux mois de dévastation.

Les principales Bourses dans le monde ont toutes gagné des points cette semaine, donnant enfin un répit aux investisseurs après deux mois de dévastation.

Tant à New York qu'à Paris ou à Toronto, les indices ont progressé de façon intéressante. Le Dow Jones a fait des gains durant cinq jours consécutifs, cette semaine, ce qui ne s'était pas produit depuis juillet 2007. L'indice américain a donc terminé en hausse de 9,7% sur cinq jours, à 8829,04 points.

L'indice élargi S&P 500 a même connu sa meilleure semaine depuis 34 ans, grimpant de 12%, à 896,24 points. Au lendemain de la Thanksgiving, les Bourses américaines ont exceptionnellement fermé à 13h, hier, enregistrant de faibles volumes de transactions.

Devant la hausse boursière des voisins, l'indice TSX de la Bourse de Toronto a bondi en fin de séance, à 16h, gagnant finalement quelque 517 points hier (5,9%), à 9270,62 points.

«C'est une bonne nouvelle. Plus ça se produit souvent, plus on voit des acheteurs se pointer», a dit Denis Durand, associé principal de Jarislowsky Fraser, de Montréal.

Le gestionnaire de portefeuilles estime que ce sont surtout des investisseurs institutionnels qui achètent en ce moment. Jarislowsky Fraser fait partie du lot, «un peu plus que d'habitude, mais on reste prudent», dit M. Durand.

Vincent Delisle, stratège de Scotia Capital, est également content de voir des indices dans le vert. «C'est un marché qui nous tient tous en alerte», dit-il.

Certains titres ont explosé à la Bourse de Toronto, notamment ceux du secteur financier. Ainsi, la Great-West et la Financière Manuvie ont respectivement pris 22% et 18% dans la seule journée d'hier, clôturant à 28$ et 24$. Le secteur énergétique a également bondi, de 4%. Pétro-Canada et EnCana, entre autres, ont gagné 12,4% et 6,2% respectivement, à 33,73$ et 60$.

«Certains secteurs recèlent de meilleures occasions que d'autres, comme les titres de consommation technologique (Apple et Research in Motion)», dit M. Durand.

Selon le gestionnaire de portefeuille, les titres pétroliers continuent d'être bon marché. Certains se négocient comme si le pétrole était à 15$US, estime M. Durand. Or, le baril de pétrole est à 54,43$US et «il sera plus haut au printemps, c'est sûr», dit-il.

Les observateurs américains attribuent le regain des Bourses américaines cette semaine à la volonté exprimée de Barack Obama et de sa nouvelle équipe financière de soutenir l'économie.

Intervention de la Fed

La Réserve fédérale américaine a également promis de prêter 800 millions de dollars aux banques pour appuyer le marché du crédit.

Les rumeurs voulant que GM et Ford coupent leurs coûts ou réduisent le nombre de marques pour obtenir l'aide gouvernementale a également eu un effet tonifiant. Les deux constructeurs automobiles ont d'ailleurs vu leurs titres prendre 8,9% et 25%, hier.

L'Europe s'est également laissée gagner par la ferveur. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a gagné 13,2% cette semaine et celui de Londres (FTSE100), 13,4%.

Mise en garde

Les marchés ne sont pas au bout de leurs peines, cependant. Denis Durand rappelle que l'économie est en récession. En conséquence, les mauvaises nouvelles feront les manchettes des journaux au cours des prochains mois, et de mauvaises surprises risquent de secouer la Bourse.

Même son de cloche de Vincent Delisle. «Le bear market (marché baissier) n'est pas fini», dit-il. Techniquement, pour voir la fin, il faut que la courbe de la moyenne de l'indice boursier des 50 derniers jours dépasse celle des 200 derniers jours, ce que les anglophones appellent le golden cross.

«En moyenne, quand une telle chose se produit, la Bourse a déjà pris 20%. Mais il reste alors 80% de hausse, donc rien ne sert de se précipiter maintenant», explique essentiellement M. Delisle.

Avec Bloomberg