En temps de crise, les gens se rassemblent semble-t-il. C'est ce qui arrive aux pays scandinaves qui sont en train de changer d'opinion face à l'Union européenne.

En temps de crise, les gens se rassemblent semble-t-il. C'est ce qui arrive aux pays scandinaves qui sont en train de changer d'opinion face à l'Union européenne.

C'est que les pays du nord du Vieux Continent n'ont jamais été vraiment chauds à une Europe élargie. Ils ont toujours été plutôt suspicieux face au monstre européen qui impose les contraintes quant à la dette publique et au déficit des pays membres. Farouchement indépendants, ils ont préféré garder leur monnaie et leurs façons de faire. On les qualifie d'«eurosceptiques» en Europe.

Mais voilà que la situation est en train de changer au fil de la crise financière qui les frappe aussi de plein fouet. Aux premiers rangs se retrouve l'Islande qui a maintenant plus qu'un oeil au beurre noir après le passage de la crise financière qui a amoché ses institutions financières.

Sur l'île aux geysers, la couronne islandaise a perdu 40% de sa valeur depuis janvier. Des banques ont été nationalisées, l'inquiétude grandit.

Si bien que maintenant trois Islandais sur quatre sont pour l'adoption de l'euro ce qui implique également l'adhésion à l'Union européenne.

Lundi, l'Islande a appelé l'Europe à la rescousse afin qu'elle lui accorde une aide financière d'urgence. La réponse de la Commission européenne n'a pas fait complètement le bonheur des Islandais.

La Commission a indiqué que cette aide «ne pourra être que faible» étant donné que l'Islande ne fait pas partie de l'Union. Mais l'heure est grave et les habitants le savent. Pour elle, la décision d'intégrer l'ensemble européen devrait être rendue «non pas dans les mois, mais dans les semaines à venir».

Même des célébrités bien connues comme la chanteuse Björk se sont ralliées à la cause en affirmant que l'Islande doit adopter l'euro «pour stabiliser la monnaie».

La Norvège, le Danemark aussi

La situation n'est pas unique à ce pays. Même en Norvège où le pétrole a gonflé les revenus de l'État lors des dernières années.

Le magazine français Le Point a rapporté cette semaine que les Norvégiens croient que si l'Islande rejoint l'Union, il y aura un effet domino chez les pays scandinaves. Comprendre: la Norvège ne veut être isolée dans son ensemble géographique.

Au Danemark, membre de l'Union mais pas de la zone euro, le gouvernement a lancé le débat en indiquant qu'il en coûtait cher d'avoir une monnaie unique à l'heure actuelle. Et la population entend elle aussi le chant des sirènes : 52% des Danois voudraient l'euro contre 42% début octobre.

Mais l'adhésion à l'Europe n'est pas sine qua non d'une bonne santé financière. De nombreuses nationalisations bancaires ont eu lieu un peu partout alors que des pays comme la France et l'Irlande sont tombés en récession.

Même des adhérents récents à l'Union peinent à l'heure actuelle. C'est le cas des républiques baltes – l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie – des pays qui performaient naguère.

Mais avec la crise financière, ils pataugent dans la récession. Encore pis pour eux, les pays baltes ne peuvent compter sur le dynamisme de leur démographie alors que leur population périclite.