La devise hongroise, le forint, s'est un peu ressaisie lundi après l'annonce dimanche soir d'une aide financière «substantielle» de la part du Fonds monétaire international qui semble avoir rassuré les marchés, du moins provisoirement selon les analystes.

La devise hongroise, le forint, s'est un peu ressaisie lundi après l'annonce dimanche soir d'une aide financière «substantielle» de la part du Fonds monétaire international qui semble avoir rassuré les marchés, du moins provisoirement selon les analystes.

À la mi-journée, la devise nationale s'échangeait à 271,82 forints pour un euro, tout près des 270 forints pour un euro considéré comme le «cours normal» par les analystes. Samedi, la devise nationale avait battu un record à la baisse, perdant près de 15% à 285 forints pour un euro.

Cette remontée du forint s'explique essentiellement, selon les analystes, par une réaction à la promesse d'une «aide financière substantielle» du Fonds monétaire international, annoncée dimanche par le directeur général de l'institution, Dominique Strauss-Kahn, dans un communiqué.

«L'objectif de cette aide est de convaincre les marchés que la Hongrie a suffisamment de ressources pour financer le remboursement de ses dettes venant à échéance dans un an», a précisé Orsolya Nyeste, analyste de la Erste Bank à Budapest. L'endettement de la Hongrie représente actuellement 65% du Produit intérieur brut (PIB) du pays.

Le montant exact de l'aide du FMI n'a pas encore été communiqué, mais selon le site Internet d'analyses économiques Portfolio.hu, il pourrait s'élever à environ 10 milliards d'euros.

«Un soutien de 10 milliards d'euros serait rassurant pour les marchés car cela permettrait à la Hongrie de rembourser ses dettes en devises étrangères pendant un an», a indiqué l'analyste en chef de la Banque K&H, Gyorgy Barcza. «La Hongrie serait ainsi libérée des problèmes de financement de sa dette», a-t-il ajouté.

M. Strauss-Kahn avait souligné que l'aide du FMI serait fournie après un «large accord sur une série de mesures» à mettre en oeuvre par le gouvernement dont on attend qu'il limite ses dépenses.

La Hongrie a été frappé de plein fouet par la crise financière internationale avec la chute de sa devise, l'effondrement de son marché boursier et de graves problèmes de liquidités de ses banques.

La vulnérabilité de la Hongrie s'explique en premier lieu par son important déficit budgétaire (9,2% du PIB en 2006, 5% en 2007 et 3,4% prévus en 2008), une devise nationale surévaluée, un faible niveau de réserves en devises étrangères et une forte dette extérieure libellée en monnaies étrangères, selon les analystes.

Avant le FMI, la banque centrale hongroise (MNB) était déjà venue au secours du forint en augmentant son taux directeur de trois points de pourcentage à 11,5% mercredi dernier.

La Banque centrale européenne (BCE) avait pour sa part proposé déjà à la mi-octobre quelque 5 milliards d'euros de crédit, une première dans l'histoire de la BCE pour un pays non membre de la zone euro. Le président de la Banque centrale hongroise (MNB) Andras Simor avait toutefois indiqué qu'il «ne comptait pas utiliser le crédit de la BCE».

Du côté de la Bourse de Budapest, la nouvelle d'une aide du FMI n'a pas rassuré les investisseurs lundi. A la mi-journée, l'indice BUX perdait 6,8% à 11 102 points par rapport à sa fermeture de mercredi dernier avant un long week-end.

Malgré tout, le constructeur automobile allemand Daimler n'a pas renoncé à mener à bien son projet d'investissement annoncé en juin. Un responsable a signé lundi un accord avec le gouvernement pour la construction d'une usine qui produira des petits modèles Mercedes à partir de 2012, près de Budapest. Ce contrat de 800 millions d'euros doit créer 2500 emplois.