Même si le prix de l'essence grimpe sans cesse, les voitures électriques à basse vitesse qui peuvent maintenant rouler sur les routes du Québec ne se vendront probablement pas comme des petits pains chauds.

Même si le prix de l'essence grimpe sans cesse, les voitures électriques à basse vitesse qui peuvent maintenant rouler sur les routes du Québec ne se vendront probablement pas comme des petits pains chauds.

«Ça va vraiment être une toute petite niche, une niche microscopique», estime le professeur Jean Roy, spécialiste en marketing à l'Université de Sherbrooke.

Selon lui, la vitesse limitée de ces véhicules (40km/h) et leur autonomie restreinte (environ 100 kilomètres) sont un handicap majeur pour la majorité des Québécois, même ceux qui habitent en ville.

Les véhicules à basse vitesse comme la ZENN se passent complètement d'essence et leur utilisation coûte seulement 1 ou 2 cents par kilomètre.

Les acheteurs probables seront les écolos pour qui la réduction des gaz à effet de serre est très importante et les entreprises et organisations qui veulent bien paraître, croit le professeur Roy. «Pour ces derniers, c'est un peu comme une dépense de publicité ou de marketing», explique-t-il.

Rouler vert est en effet très à la mode. Et les entreprises essaient de s'ajuster à cette demande croissante. Chaque jour, des constructeurs de voitures annoncent de nouveaux projets de véhicules électriques. Cette semaine seulement, Honda a annoncé le lancement d'une voiture alimentée à l'hydrogène sur le marché américain en juillet et Mitsubishi et Peugeot ont conclu une alliance pour mettre au point un moteur pour voitures électriques.

Le projet-pilote lancé hier au Québec durera trois ans et pourra être prolongé de deux ans. Il vise à établir une présence permanente de véhicules électriques au Québec et encourager l'industrie à poursuivre leur développement, selon la ministre des Transports, Julie Boulet.

Il faudra toutefois plus que des projets-pilotes pour générer un effet mobilisateur à long terme, selon le Réseau des ingénieurs québécois, qui a réagi positivement à l'annonce d'hier. «C'est par le développement de technologies durables et exportables que le Québec se démarquera», a insisté le président du RIQ, Étienne Couture.

Hydro-Québec pressée d'agir

Hier, la ministre Boulet a répété que le gouvernement a demandé à Hydro-Québec d'accélérer le développement du système de propulsion électrique sur lequel la société travaille depuis des années.

Hydro investit chaque année entre 10 et 15 millions de dollars dans TM4, sa filiale qui met au point ce système de propulsion électrique qui n'a pas encore trouvé preneur pour être commercialisé.

À l'Institut de recherche d'Hydro-Québec, on continue de travailler sur des batteries de nouvelle génération qui pourraient propulser des voitures, mais l'issue de ces travaux est incertaine, a indiqué la porte-parole, Marie Archambault.

Par contre, la société d'État pourra sans problème alimenter les voitures électriques qui circuleront sur les routes du Québec. Si un quart du parc automobile du Québec roulait à l'électricité, c'est-à-dire un million de voitures sur un total de 4 millions, l'énergie requise pourrait être fournie par la centrale de Péribonka (385 mégawatts) dont la construction s'achève.