Boeing pourrait bien laisser le champ libre à la CSeries de Bombardier (T.BBD.B).

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«Notre intérêt dans la catégorie des appareils de 100 à 125 places n'est pas aussi grand que par le passé», a déclaré le président et chef de la direction de Boeing Aviation commerciale, Scott Carson, au cours d'une conférence de presse convoquée par le géant américain pour faire le point sur ses différents programmes.

Cette conférence, très courue, a eu lieu dès l'ouverture du Salon aéronautique de Farnborough, en banlieue de Londres, et au lendemain du lancement officiel de la CSeries, la nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places de Bombardier.

M. Carson a indiqué que pour réduire la congestion aérienne, les autorités gouvernementales songeaient à restreindre le nombre de décollages, surtout dans l'Est américain.

«Cela militerait pour une réduction des fréquences de vol et des appareils un peu plus gros», a-t-il déclaré.

Dans cette perspective, les biréacteurs régionaux de 70 à 90 seraient moins attrayants.

«Il reste à voir ce qui arrivera au créneau des appareils de 100 à 125 places, mais en ce moment, nous pensons plutôt à ajouter de 10 à 15 sièges à chacun de nos modèles plus petits», a déclaré M. Carson.

Une telle initiative pousserait pratiquement ces modèles hors du champ que veut occuper la CSeries. À l'heure actuelle, le Boeing 737-600 a une capacité équivalent à celle du CSeries de 110 places (C110), alors que le 737-700 a une capacité équivalente à celle du C130.

Les deux appareils de Bombardier entreront également en compétition avec l'A318 et l'A319 d'Airbus. Le géant européen n'a pas commenté hier l'arrivée de Bombardier dans la cour des grands.

M. Carson a affirmé hier que la CSeries devra également affronter la concurrence de trois ou quatre autres avionneurs dans le monde. On peut penser aux Russes avec le Superjet, aux Japonais avec le Mitsubishi Regional Jet (MRJ), aux Chinois avec l'ARJ, et aux Brésiliens avec l'Embraer 190 et l'Embraer 195. Ces derniers appareils n'offrent toutefois pas les performances économiques et environnementales que promet la CSeries.

Le vice-président responsable de l'analyse du marché de l'aviation commerciale d'Embraer, Mauro Kern, a cependant indiqué que son entreprise ne se précipitera pas pour lancer un nouvel appareil afin de contrer la CSeries.

«La CSeries ne sera pas en service avant 2013 ou 2014, a-t-il déclaré en conférence de presse hier. Pendant cette période, les améliorations normales que nous apporterons au E190 et au E195 seront telles qu'ils seront encore aussi compétitifs, sinon plus, qu'à l'heure actuelle.»

Il a quand même indiqué qu'Embraer discutait avec les trois grands motoristes et qu'elle surveillait de près le développement des coûts du carburant, de la réglementation environnementale et de l'apparition de nouvelles technologies afin de prendre, à moyen terme, une décision sur une nouvelle génération d'avions.

«Nous ne prendrons pas une décision irrationnelle simplement pour réagir à nos compétiteurs», a-t-il lancé.

Pour sa part, le grand patron de Sukhoi, Mikhail Pogosyan, a décidé d'attendre un peu avant de se prononcer sur la CSeries.

«Nous verrons bien ce qui va se passer», a-t-il déclaré en conférence de presse.

La société russe Sukhoi est le manufacturier du SuperJet, présentement en essais en vue d'une certification russe et européenne.