Sans voir la vie en rose, les petites et moyennes entreprises (PME) demeurent confiantes que leur sort sera au moins aussi bon dans un an que maintenant.

Sans voir la vie en rose, les petites et moyennes entreprises (PME) demeurent confiantes que leur sort sera au moins aussi bon dans un an que maintenant.

L'enquête trimestrielle de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) menée auprès de chefs d'entreprise fait ressortir que 9% des 2048 répondants sont d'avis que leur performance sera beaucoup plus forte dans un an, 37% jugent qu'elle sera un peu meilleure tandis que 34% la voient à peu près la même qu'aujourd'hui.

Cela dit, la cherté de l'énergie, la force du dollar canadien et les déboires de l'économie américaine dictent la prudence. L'indice baromètre de la FCEI fait état du second recul trimestriel d'affilée, une première depuis sa création en 2001.

À l'échelle provinciale, l'indice québécois descend en pente douce depuis 2002, sans avoir atteint des niveaux inquiétants. «L'optimisme de l'entrepreneur québécois n'indique pas de détérioration marquée», résume Simon Prévost, vice-président québécois de la FCEI.

En fait foi la volonté d'un bon nombre de hausser leurs effectifs durant l'année. Alors que 30% des répondants d'un océan à l'autre prévoient embaucher et 8% débaucher cette année, les chiffres sont plutôt de 34% et 7% dans la société distincte.

Ces résultats sont plus prometteurs que ceux en Alberta et la Colombie-Britannique!

«Les PME québécoises n'affichent pas de pessimisme à tout crin», commente sourire en coin, Joëlle Noreau, économiste principal chez Desjardins.

À la différence des manufacturiers-exportateurs, les membres de la FCEI sont composés de 15% seulement d'entreprises dans le secteur de la fabrication. Voilà qui explique peut-être qu'à peine plus du tiers des répondants préféreraient que le huard recule face au billet vert.

En revanche, ils sont plus nombreux à s'inquiéter de la poussée des coûts de l'énergie. Près de deux répondants sur trois l'ont identifiée. Suivent la progression des prix des intrants et la disponibilité de la main-d'oeuvre.

M. Prévost signale en entrevue qu'un grand nombre de PME québécoises mettent maintenant plus de quatre mois à pourvoir un poste.

Fait intéressant, seulement trois répondants canadiens sur dix admettent éprouver un peu plus de difficulté à trouver du financement abordable.

«C'est un peu moins au Québec», précise M. Prévost. La moitié des PME font affaire avec Desjardins, peu touchée jusqu'ici par la crise du papier commercial.

La relation entre le baromètre de la FCEI et l'évolution de l'économie canadienne s'est révélée assez étroite depuis 2001.

«Le niveau actuel de l'indice est cohérent avec une croissance réelle entre 1,2% et 2%», estime Daisy Shum, économiste chez JP Morgan.