Le dossier d'appel de Vincent Lacroix cheminera devant la Cour supérieure du Québec (chambre criminelle) le 25 février au matin et le PDG déchu sera peut-être représenté par l'avocat Christian Gauthier.

Le dossier d'appel de Vincent Lacroix cheminera devant la Cour supérieure du Québec (chambre criminelle) le 25 février au matin et le PDG déchu sera peut-être représenté par l'avocat Christian Gauthier.

Le fondateur de Norbourg, qui a été condamné à 12 ans moins un jour de prison à la fin de janvier, s'est présenté devant le juge Réjean Paul vendredi matin.

Menotté, portant des jeans, un chandail blanc et ayant les traits tirés, M. Lacroix a affirmé devant le magistrat qu'il avait entrepris des démarches pour se faire représenter par un avocat.

Dans la salle 4.11 du palais de justice de Montréal se trouvait justement Me Christian Gauthier, qui a dit au juge Paul qu'il n'avait pas eu l'occasion de rencontrer Vincent Lacroix en matinée comme prévu.

Me Gauthier n'a donc pas encore reçu le mandat de représenter celui qui a été déclaré coupable de 51 chefs d'accusation au pénal en Cour du Québec pour avoir pigé 115 M$ dans l'épargne des investisseurs de Norbourg.

Par contre, les deux hommes se sont rencontrés mercredi.

M. Lacroix a reçu sa date de cour un peu après 10h30 - il reste en prison en attendant - s'étant fait attendre malgré lui. Le délai imprévu pour son arrivée n'a pas manqué de soulever l'ire du juge Réjean Paul, qui a fait savoir aux agents des services correctionnels qu'il n'aimait pas les retards.

«Ceux qui me connaissent savent que je déteste perdre mon temps et les délais indus», a lancé le juge.

D'ailleurs, il a démontré le même degré de patience avec Vincent Lacroix. Étant donné que l'audience du 25 février portera sur la requête de rejet d'appel que l'Autorité des marchés financiers entend plaider, le juge s'attendait à ce que le prisonnier l'ait déjà lue.

Surpris qu'il n'en ait pas encore pris connaissance et que les dossiers se trouvent à son domicile de Candiac, le juge Paul a demandé à Vincent Lacroix pourquoi personne n'a été lui en remettre une copie.

Avant que l'audience ne se termine, M. Lacroix a signifié qu'il souhaitait faire amender l'avis d'appel qu'il avait déposé auprès de la cour.

Les arguments de l'AMF

L'AMF a remis sa requête de rejet d'appel aux médias. Dans ce document, le chien de garde des marchés financiers québécois qualifie l'appel de M. Lacroix de «frivole» et «mal fondé».

Rappelons que le PDG déchu espère contester le comportement du juge Claude Leblond lors du procès. Le magistrat a rejeté une série de requêtes préliminaires telles que la demande d'un procès devant juge et jury.

Il tente aussi de contester la décision du juge Leblond de ne lui a pas accorder le droit d'interroger une grande partie de ses témoins car il n'avait pas pu établir de lien direct entre le contenu de leur témoignage et les 51 chefs d'accusation.

Enfin, Vincent Lacroix, dans sa requête écrite, s'en prend à la décision du juge Leblond de lui poser des questions lors de la période de plaidoirie précédant le jugement de culpabilité. Pourtant, le juge avait précisé que M. Lacroix avait le droit de ne fournir aucune réponse et qu'il ne cherchait qu'à provoquer une plaidoirie dans le cadre d'un procès juste et équitable.

La requête que l'AMF veut présenter qualifie l'appel de «dilatoire».

«Indépendamment de l'imprécision des allégations soulevées et du fait qu'elles soient manifestement mal fondées, dit le document, il convient également de porter à l'attention de cette Cour que l'avis d'appel de l'intimé ne contient aucune allégation remettant en question le verdict de culpabilité ayant été rendu à l'égard des 51 chefs d'accusation.»