La braderie boursière des actions et des titres de dette de l'imprimeur Quebecor World (T.IQW) s'est encore aggravée, mercredi, alors qu'il sollicitait un autre sursis de ses banquiers ainsi que leur accord à un financement de secours pour éviter l'insolvabilité.

La braderie boursière des actions et des titres de dette de l'imprimeur Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]] s'est encore aggravée, mercredi, alors qu'il sollicitait un autre sursis de ses banquiers ainsi que leur accord à un financement de secours pour éviter l'insolvabilité.

À la Bourse de Toronto, les actions de Quebecor World ont terminé à 18,5 cents chacune, en dégringolade de 61% en quelques heures.

Le volume d'actions échangées était encore très élevé, totalisant 40 millions à Toronto et à New York, en raison des transactions de fonds hautement spéculatifs.

Cette agonie boursière de Quebecor World a d'ailleurs incité les autorités de la Bourse de Toronto à envisager la révision de son statut.

L'imprimeur a désormais «30 jours pour respecter toutes les exigences du maintien de son inscription», a indiqué la Bourse dans un bref communiqué, après la fermeture des marchés.

Par ailleurs, des titres de dette émis auparavant par Quebecor World ont aussi vu leur cote glisser à 68 cents au dollar, ce qui a propulsé leur rendement à court terme au niveau des pires titres échangés sur les marchés.

Échéance ratée

Rappelons que la veille, mardi soir, Quebecor World avait raté l'échéance imposée par ses banquiers d'un paiement spécial de 125 M$ US.

Elle leur demande depuis un sursis d'une semaine additionnelle. De plus, l'imprimeur à court de liquidités a décidé de surseoir à un paiement de 19,5 M$ US en intérêts sur un lot de 400 M$ US de titres de dette.

Et mercredi en fin de soirée, Quebecor World a dû se résoudre à prolonger jusqu'à dimanche l'échéancier prévu pour l'accord de ses banquiers au financement de secours de 400 M$ CAN que lui ont concocté sa société mère, Quebecor Inc., et son partenaire torontois, le fonds Tricap Partners, affilié au conglomérat Brookfield Asset Management.

Si les banquiers de l'imprimeur acceptent ce plan, ce dont doutent fortement les analystes et les investisseurs boursiers, Quebecor World pourrait obtenir rapidement une première tranche de 200 millions en financement d'urgence.

Mais selon les informations partielles ayant filtré sur cette proposition, elle comporterait des conditions de garantie de prêts d'urgence qui surclasseraient celles déjà détenues par les banques actuelles de Quebecor World.

«Il y a peu de chances que ce plan, dans sa forme actuelle, soit accepté par les banques. Et en cas de refus, elles seraient en position de forcer Quebecor World à se placer sous la loi de la protection de la faillite, afin de tenter une restructuration», a commenté Jamie Whitmore, analyste principal à l'agence de notation de crédit DBRS, de Toronto.

Cette agence a d'ailleurs émis hier un nouvel avertissement aux investisseurs à l'égard de Quebecor World, en abaissant sa cote au niveau «C».

Dernière étape

Il s'agit du dernier jalon avant celui d'un défaut de paiement confirmé aux créanciers d'une entreprise qui déclenche habituellement son insolvabilité et, faute de restructuration réussie, sa mise en faillite et sa liquidation.

Parmi les analystes boursiers qui surveillent encore Quebecor World, Eric Mencke, du bureau de Toronto du géant européen UBS Securities, constate aussi que la survie financière de l'imprimeur dépend plus que jamais de la patience de ses banquiers.

«D'une journée à l'autre, ils seront en position de pousser Quebecor World en restructuration financière sous protection de la loi, selon ce qu'on connaît des échéances et des sursis de paiements négociés au cours des dernières semaines», a souligné l'analyste de UBS dans une brève note envoyée à ses clients investisseurs.