Le ministre Claude Béchard refuse de commenter le jugement de la Cour supérieure dans l'affaire Bombardier, qui oblige la Société de transports de Montréal à procéder par appel d'offres publics pour l'octroi du contrat de 1,2 milliard $ des 336 voitures du métro de Montréal.

Le ministre Claude Béchard refuse de commenter le jugement de la Cour supérieure dans l'affaire Bombardier, qui oblige la Société de transports de Montréal à procéder par appel d'offres publics pour l'octroi du contrat de 1,2 milliard $ des 336 voitures du métro de Montréal.

Entre-temps, son collègue ministre du Développement économique, Raymond Bachand, affirme que trois équipes composées d'experts étudient autant de scénarios possibles.

«Nous pourrons en appeler de la décision du tribunal ou décider d'aller en appel d'offres. Une entente de partenariat entre Bombardier et Alstom est aussi une possibilité. En ce qui nous concerne, c'est un souhait puisque ça permettrait d'accélérer le processus», a dit le ministre dans un entretien au Soleil. Mardi, ce dernier avait affirmé en point de presse «qu'il respecterait la décision du tribunal», ce qui pouvait laisser croire que Québec n'en appellerait pas du jugement, ce qui n'est pas le cas.

«Nous n'écartons pas cette possibilité, nous avons jusqu'au 8 février pour prendre une décision, mais il y a certains points du jugement avec lesquels nous sommes en désaccord. Par exemple, le juge ne s'est pas prononcé sur le fond du litige, à savoir s'il n'y avait qu'un fournisseur ou non au Canada pour ce type de contrat. Il a dit que, dans la procédure, l'expertise n'était pas suffisamment documentée et sérieuse», confie-t-il, ajoutant tout de même pour imager que «s'il fait beau et que le ciel est bleu, je ne dépenserai pas 100 000 $ de fonds publics pour engager un expert qui me confirmera qu'il fait beau».

Le ministre refuse d'affirmer que dans ce dossier, Québec a vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

«Non, et par respect, je ne commenterai qu'une fois l'analyse du jugement terminée, toutefois je peux dire que nous étions convaincus d'avoir raison sur le fond des choses.»

Le chef de l'opposition, Mario Dumont, affirme que Claude Béchard a manqué à ses devoirs et est responsable des retards qu'entraînera la décision légale.

«Le jugement est clair en ce sens que le gouvernement a agi en amateur. En mars 2006, le ministre Béchard disait: «l'argumentaire devrait être solide». Imaginez si nous octroyons ce contrat de gré à gré et que nous devions tout arrêter parce que les fils n'ont pas tous été attachés. Il est évident aujourd'hui que ce n'a pas été fait», dit-il.

«Si le résultat final est un appel d'offres, il eut mieux fallu procéder de la sorte depuis le début. Claude Béchard a placé l'usine de La Pocatière dans le pire des mondes.»

Geneviève Dion de Bombardier ne peut dire si une collaboration Bombardier-Alstom est possible dans ce dossier.

«Nous devons attendre la décision du gouvernement. Il manque trop de données pour envisager cette possibilité pour le moment. Cela dépend des besoins spécifiques du client, que nous ne connaissons actuellement pas», dit-elle, ajoutant que les deux multinationales ont déjà collaboré par le passé, notamment pour le TGV en France «dans des contextes totalement différents».

Le ministre Bachand s'envole pour l'Europe avec Jean Charest. Une décision finale sera prise d'ici le 8 février.