La mise sous tutelle des géants américains hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac est une bonne chose pour les places financières, mais la vigilance reste de mise tant que la chute du prix de l'immobilier n'est pas enrayée aux États-Unis, ont indiqué mardi les patrons des grandes banques canadiennes.

La mise sous tutelle des géants américains hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac est une bonne chose pour les places financières, mais la vigilance reste de mise tant que la chute du prix de l'immobilier n'est pas enrayée aux États-Unis, ont indiqué mardi les patrons des grandes banques canadiennes.

Le sauvetage des deux groupes par le Trésor américain est «une étape importante dans le processus de stabilisation aux États-Unis», a estimé le président et chef de direction de la Banque Royale du Canada, Gordon Nixon, qui s'exprimait dans le cadre de la conférence annuelle de l'industrie financière de Scotia Capitaux, qui se tient ces jours-ci à Toronto.

Il a cependant ajouté que ce sauvetage n'était pas «la» solution à la crise des prêts hypothécaires à risque qui a ébranlé les marché immobilier américain.

Le président et chef de la direction de la Banque de Montréal, William Downe, a pour sa part déclaré que le renflouement de Fannie Mae et de Freddie Mac par l'administration Bush «retirait un important obstacle de la route vers l'équilibre pour le marché des prêts hypothécaires américains».

Pour la Banque Royale comme pour la Banque de Montréal, la prudence reste toutefois de mise. Gordon Nixon a indiqué que la Royale ne prévoyait pas d'acquisition aux États-Unis. Certains médias ont toutefois rapporté qu'elle avait approché cet été la banque d'investissement new-yorkaise Lehman Brothers, qui est du nombre des joueurs touchés par la crise du crédit au sud de la frontière.

De son côté, Wiliam Downe a indiqué que d'ici la fin 2009, les acquisitions de la Banque de Montréal de aux États-Unis «se feraient dans le contexte d'un maintien prudent des ratios de fonds propres».

Ed Clark, le président de la Banque TD, a lui aussi précisé que son institution serait «extrêmement prudente» pour ce qui est des achats aux États-Unis. Selon M. Clark, il demeure très difficile, à l'heure actuelle, d'évaluer la valeur réelle des actifs américains.

Il a ajouté que la Banque TD attendrait que cesse la chute du prix de l'immobilier aux États-Unis avant d'envisager de rechercher des occasions d'affaires au sud de la frontière.

Les économistes pensent que le renflouement de Fannie Mae et de Freddie Mac pourrait indirectement stimuler l'économie canadienne, en aidant à assouplir les taux hypothécaires sur le marché américain de l'immobilier, accroissant ainsi la quantité de fonds disponibles.

Le Trésor américain prévoit injecter 100 milliards $ dans chacune des deux compagnies afin de leur éviter la faillite, en échange d'actions privilégiées de premier rang.