Les ventes du fabricant de harnais et câbles B3CG -fournisseur de Volvo Nova Bus, le constructeur d'autobus urbains de Saint-Eustache- vont bondir de 50% grâce aux carnets de commandes gonflés et à sa nouvelle usine de Plattsburgh, dans l'État de New York.

Les ventes du fabricant de harnais et câbles B3CG -fournisseur de Volvo Nova Bus, le constructeur d'autobus urbains de Saint-Eustache- vont bondir de 50% grâce aux carnets de commandes gonflés et à sa nouvelle usine de Plattsburgh, dans l'État de New York.

En outre, avec le prix du pétrole et l'élection possible de Barak Obama à la présidence des États-Unis, les transports en commun pourraient devenir une industrie avec encore plus d'avenir.

Stéfan Baumans, président et chef de la direction de B3CG Interconnect, affirme à La Presse Affaires que ses revenus grimperont de 16 millions à 24 millions de dollars en 2009. Quant au nombre d'employés à Saint-Eustache, il doit passer de 122 à 145 dans les prochaines semaines, et il faudra créer 30 emplois à Plattsburgh. La nouvelle usine crée des emplois à Saint-Eustache, qui reste le centre du design et de l'ingénierie.

Une occasion

Vie trépidante chez B3CG ces jours-ci. Quand Triton Électronik, de Pointe-Claire, a décidé de vendre Triton Câble (devenue B3CG), Stéfan Baumans, son vice-président, a suggéré à quatre employés-cadres de cette filiale de racheter l'entreprise avec lui, plutôt que de la laisser filer aux États-Unis. Les quatre partenaires ont retenu leur souffle et ont sauté sur l'occasion.

Les acheteurs ne disposaient cependant que de 240 000$ sur les 5,4 millions nécessaires, soit 5% plutôt que les 10% habituellement exigés. Luc Moreau, vice-président de FNC Capital, a orchestré le montage financier, auprès d'Investissement Québec, de la Banque de développement du Canada et des FIER (fonds d'intervention économique régionale) Ville-Marie et Boréal.

«Ça devient un modèle de rachat par les employés. Le message: c'est faisable, pas besoin d'être millionnaire. Pourtant, plusieurs affirmaient que non», dit Stéfan Baumans qui a acquis 60% de B3CG avec ses quatre associés. La moitié des entreprises vont changer de mains en quelques années au Québec, mais faute de relève, il faut innover pour éviter que des étrangers les rachètent et les expatrient.

Par ailleurs, si la STM qualifie une partie de ses autobus de citrons, c'est surtout à cause de l'ex-fournisseur américain de harnais et câbles, que Triton-B3CG a remplacé en 2004, explique Stéfan Baumans. Son taux de rejet est de 0%, dit-il, et son taux de croissance annuelle des ventes approche 30%.

L'aventure n'est pas terminée. Avec un carnet bien rempli, Nova Bus a amorcé la construction d'une usine de 125 000 pieds carrés qui ouvrira l'an prochain à Plattsburgh, pour respecter les exigences de clients sur le contenu américain. B3CG doit suivre avec une usine de 30 000 pieds carrés, d'où sortiront les prototypes en avril prochain. Exportations et développement Canada lui donne un coup de main. B3CG doit se trouver des clients américains.

Le Mexique dans la ligne de mire

Et B3CG veut poursuivre son expansion par l'acquisition en 2010 d'une entreprise du Québec qui lui ouvrira des portes au Mexique, ajoute Stéfan Baumans. Un premier appel public à l'épargne suivrait. B3CG n'a toujours pas utilisé sa marge de crédit de 3 millions de la Banque de Montréal.

Si B3CG fournit les harnais et câbles pour trois autobus par jour, par son usine de 40 000 pieds carrés de Saint-Eustache, celle de Plattsburgh commencera par deux véhicules, avant de doubler en quelques mois la cadence, pour un total de sept.

«La demande va exploser aux États-Unis pour les autobus à cause du pétrole», selon le président qui veut diversifier sa production dans l'éolien et l'aérospatiale. Déjà, CAE fait partie des clients.