Le gouvernement américain a des engagements qui pourraient l'amener à prêter jusqu'à 7400 milliards US au nom des contribuables américains, soit la moitié de tout ce que le pays a produit l'an dernier, pour venir à la rescousse du système financier depuis que les marchés de crédit ont figé il y a 15 mois.

Le gouvernement américain a des engagements qui pourraient l'amener à prêter jusqu'à 7400 milliards US au nom des contribuables américains, soit la moitié de tout ce que le pays a produit l'an dernier, pour venir à la rescousse du système financier depuis que les marchés de crédit ont figé il y a 15 mois.

Ces fonds promis, d'une valeur sans précédent, comprennent les 2800 milliards US déjà utilisés par les institutions financières dans le cadre des plus importantes mesures pour faire face à une urgence économique depuis le New Deal des années 30, selon des données compilées par Bloomberg.

Ces engagements font paraître bien modeste le seul plan approuvé par les législateurs, soit le programme de 700 milliards US du département du Trésor. Les prêts accordés la semaine dernière par la Réserve fédérale américaine (Fed) ont été 1900 fois plus élevés que la moyenne hebdomadaire des trois années avant la crise.

Lorsque le Congrès a approuvé le programme de 700 milliards US le 3 octobre dernier, Ben S. Bernanke, le président de la Fed, et Henry Paulson, le secrétaire du Trésor, avaient reconnu la nécessité de la transparence et de la surveillance. Aujourd'hui, tandis que les autorités réglementaires engagent encore plus d'argent tout en refusant de dévoiler l'identité des entités qui obtiennent les prêts ou de révéler ce qui est donné en garantie contre ces prêts, certains membres du Congrès demandent à ce qu'on serre la bride à la Fed.

«Qu'il s'agisse de prêts ou de dépenses, c'est l'argent des contribuables qui sort par les fenêtres et nous nous retrouvons avec des biens en garantie dont nous ne savons rien», se plaint Scott Garrett, un républicain du New Jersey qui fait partie du Comité de la Chambre sur les services financiers.

«L'heure est venue, dit-il, de songer à quelles sortes de limites doivent être imposées à la Fed pour que l'autorité revienne aux élus plutôt qu'aux personnes nommées.»

Bloomberg News a rassemblé les données touchant la somme de 7400 milliards US auprès de la Fed, du Trésor américain et de Federal Deposit Insurance Corp. (FDIC), et après avoir interrogé des responsables des autorités réglementaires, des économistes et des chercheurs universitaires pour jauger toute l'étendue de l'effort de sauvetage du gouvernement américain.

Ces efforts comprennent un programme de la Fed pour racheter jusqu'à 2400 milliards US en papier commercial que les entreprises utilisent pour régler leurs factures, programme qui a commencé le 27 octobre dernier, ainsi que 1400 milliards US de FDIC pour garantir des prêts interbancaires, programme dont les débuts remontent au 14 octobre dernier.

Selon William Poole, un ancien président de la Fed de St. Louis, il est peu probable que ces deux programmes perdent de l'argent. Le plus gros risque, dit-il, vient du sauvetage de sociétés perçues comme étant «trop importantes pour s'effondrer».