Toutes les biotechs ont le même problème: trouver de l'argent pour découvrir des médicaments, les développer et les commercialiser pour enfin réaliser des profits.

Toutes les biotechs ont le même problème: trouver de l'argent pour découvrir des médicaments, les développer et les commercialiser pour enfin réaliser des profits.

Or, depuis quatre à cinq ans, l'industrie pharmaceutique et celle des biotechnologies sont boudées par les investisseurs.

Mais Medicago [[|ticker sym='V.MDG'|]] fait exception. Depuis un an, la biotech de Québec, spécialisée dans les vaccins basés sur la génétique des plantes, accumule les bonnes nouvelles.

En quelques mois, son action a presque triplé, passant de 25 ¢ à 70 ¢.

C'est la découverte, en octobre dernier, d'un vaccin contre la grippe aviaire de souche H5N1 qui a ravivé l'intérêt des investisseurs.

En quelques mois, Medicago a signé deux accords de licence avec une importante société pharmaceutique Fortune 100 et levé 5 M$ à ces deux dernières émissions d'actions.

Efficacité du vaccin

Le nouveau vaccin créé à partir de particules pseudo-virales - une plateforme technologique exclusive à Medicago - a démontré son efficacité sur des souris.

«Les tests précliniques menés à l'Institut Jean Mérieux en France ont révélé une protection efficace à 100 %. La prochaine étape sur des furets est en voie de réalisation, et les résultats sont attendus au cours de l'été. Quant aux essais sur les humains, ils sont prévus en 2009», a souligné en entrevue le président de Medicago, Andy Sheldon.

Entre-temps, l'entreprise a complété avec succès la qualification pour répondre aux exigences de bonne pratique et fabrication (BPFa) applicables à l'industrie des biopharmaceutiques.

«La mise à niveau de nos laboratoires constitue un jalon important pour l'avancement de notre vaccin, a mentionné M. Sheldon. Répondre aux exigences réglementaires des gouvernements a toutefois nécessité beaucoup de temps et d'argent, a-t-il ajouté, parce que tous nos processus ont dû être documentés afin de standardiser les opérations.»

Des changements sont aussi survenus à la haute direction. Medicago a retrouvé avec bonheur son chef de la direction financière, Pierre Labbé, et la compagnie vient tout juste d'embaucher Mme Brigitte Barbeau au poste de vice-présidente à la production.

Depuis 2006, Mme Barbeau occupait le poste de directrice de l'assurance qualité chez la pharmaceutique GlaxoSmithKline Biologicals. Elle dirigeait une équipe de 200 personnes. Chez Medicago, elle aura pour tâche d'accélérer le développement du vaccin H5N1 contre la grippe aviaire.

L'usine de Medicago située dans le Parc technologique de Québec comprend environ 1000 mètres carrés de serres de niveau de biosécurité 2 pour la croissance des plantes et environ 300 mètres carrés de salles de production répondant aux exigences BPFa pour la manipulation des plantes ainsi que pour la récupération et la purification des produits.

La production actuelle est d'environ 1500 plantes par semaine, mais nous avons une capacité beaucoup plus importante, explique l'ingénieure Élizabeth Lalonde, qui est responsable des serres.

Génétique des plantes

Contrairement aux vaccins produits sur des oeufs, ceux de Medicago reposent sur la génétique des plantes.

Dans ce cas-ci, la biotech utilise des feuilles de tabac d'Australie. Et c'est la plante elle-même qui reproduit la protéine signée, explique Mme Lalonde.

«Notre technologie est rapide, souligne pour sa part M. Sheldon. Une fois la souche connue, on pourrait produire de 1000 à 10 000 doses de vaccins dans un délai de 30 jours au lieu des quatre à six mois requis pour les procédés traditionnels.»

Actuellement le marché des vaccins contre la grippe dépasse le milliard de dollars, mais on s'attend qu'il atteigne les 4 milliards $ d'ici 2010.