En ajoutant 12 M$ aux mesures d'aide déjà existantes, le gouvernement Charest espère donner un nouvel élan à l'industrie québécoise de l'environnement qui accuse du retard sur sa voisine ontarienne.

En ajoutant 12 M$ aux mesures d'aide déjà existantes, le gouvernement Charest espère donner un nouvel élan à l'industrie québécoise de l'environnement qui accuse du retard sur sa voisine ontarienne.

L'enveloppe budgétaire de la Stratégie de développement de l'industrie québécoise de l'environnement et des technologies vertes, annoncée mercredi, avoisine 300 M$, mais il s'agit pour l'essentiel des sommes prévues au Plan d'action sur les changements climatiques 2006-2012.

Du montant total, une portion infime, soit 12 M$ sur six ans, est constituée «d'argent neuf».

Fidèle à son habitude, le gouvernement Charest a néanmoins choisi d'annoncer ce recyclage de mesures en grandes pompes, en présence de nombreux invités et «intervenants du milieu» triés sur le volet, dans une entreprise de la Rive Sud de Québec.

Trois ministres avaient été mobilisés pour l'occasion, soit Line Beauchamp, du Développement durable, Raymond Bachand, du Développement économique, et Claude Béchard, des Ressources naturelles.

En vertu de la Stratégie, les entreprises québécoises oeuvrant dans le développement de technologies permettant de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) ou d'améliorer l'efficacité énergétique pourront obtenir une aide financière de l'Etat pouvant atteindre 3 M$.

Les projets admissibles au programme couvrent entre autres les secteurs de la bioénergie, de l'éolien, de la géothermie, de la cogénération, du solaire, des transports et des bâtiments.

Avec ce coup de pouce, Québec espère combler, du moins en partie, le déficit considérable qu'il accuse par rapport à l'Ontario dans cette filière industrielle.

L'Ontario génère 44% des revenus de l'industrie de l'environnement au Canada, comparativement à 19% pour le Québec. L'Ontario assure par ailleurs 54% des exportations nationales dans l'industrie des technologies vertes, contre un maigre 21% pour le Québec.

En tout, le Québec compte 1660 entreprises spécialisées dans les technologies environnementales, «mais une forte proportion d'entre elles sont de petite taille et exportent peu», souligne-t-on dans le document de présentation de la Stratégie.

A l'exception des firmes Marmen, LM Glasfiber Canada, Gurit et Boralex, toutes spécialisées dans l'éolien ou l'énergie renouvelable, aucune entreprise québécoise de l'industrie de l'environnement n'emploie plus d'une quarantaine de personnes.

Or le Québec ne peut se permettre de rester en marge et doit demeurer «dans la course» pour le développement de l'une des filières industrielles les plus prometteuses du 21e siècle, a dit le ministre Raymond Bachand, pendant la conférence de presse.

«Nous estimons qu'il y a 200 technologies vertes en cours de développement au Québec. Mais lorsque l'on est en développement, il faut de l'argent pour valider son procédé, pour faire son usine-pilote et pour commercialiser (son produit) à l'échelle internationale.

C'est pourquoi nous présentons cette stratégie», a expliqué M. Bachand.