L'ancien président du fabricant de meubles Shermag, Jeffrey Casselman, poursuit son ancien employeur pour 1,1 M$ et l'accuse de l'avoir forcé à démissionner en sapant son autorité durant les semaines qui ont mené à son départ.

L'ancien président du fabricant de meubles Shermag, Jeffrey Casselman, poursuit son ancien employeur pour 1,1 M$ et l'accuse de l'avoir forcé à démissionner en sapant son autorité durant les semaines qui ont mené à son départ.

Les allégations de M. Casselman sont énoncées dans une poursuite en dommages et intérêts déposée hier en Cour supérieure du Québec et qui réclame entre autres 53 571$ en prime de performance impayée pour l'année 2004.

La poursuite survient 24 heures après que Shermag, de Sherbrooke, se fut déclarée insolvable et se fut placée sous la protection de la Loi des arrangements avec les créanciers.

La réclamation déposée en cour mardi ne nomme personne en particulier chez Shermag.

Mais on sait que la trajectoire de M. Casselman vers la sortie est devenue évidente dans la période correspondant à l'arrivée au conseil d'administration de l'investisseur George Armoyan, le 5 octobre 2007. M. Armoyan se décrit comme un «investisseur activiste» qui ne craint pas les frictions pour changer le statu quo.

Le holding présidé par M. Armoyan, Clarke, de Halifax, possède presque 20% des actions de Shermag.

Dans sa poursuite, M. Casselman reproche d'abord à Shermag sa destitution du conseil d'administration. Le 5 octobre, Shermag avait annoncé que M. Casselman avait «accepté de quitter le conseil afin de permettre à M. Armoyan d'y entrer», étant donné que «les règlements de la société ne permettent pas l'ajout d'un membre au conseil» à cette période.

M. Casselman a démissionné le 19 novembre 2007.

Salissage

Dans sa poursuite, il reproche aussi à Shermag de l'avoir contourné et de lui avoir nui «en donnant des ordres directs () à des employés, dont le vice-président aux Finances» et ce sans son autorisation ni avis préalable, dit la poursuite.

Il se plaint aussi de critiques publiques de son leadership par Shermag, dans les médias, qui ont «sapé sa capacité de traiter avec les clients, employés et fournisseurs» de l'entreprise.

Il reproche aussi à Shermag d'avoir contacté ses banquiers et tenté d'organiser des rencontres, et ce, sans l'inclure dans ces démarches ni l'en informer.

Selon M. Casselman, Shermag a aussi contacté des candidats à sa succession et a sollicité des «acheteurs potentiels d'une ou de plusieurs de ses divisions» sans l'informer.

M. Casselman affirme aussi avoir reçu des instructions «ni pratiques ni gérables» concernant l'administration de Shermag.

Selon lui, toutes ces circonstances équivalent à un "congédiement forcé".

Salaire et primes impayés

Pour l'année courante, M. Casselman réclame 165 000$ en salaire impayé, de même qu'un «boni de rétention» impayé de 300 000$. Il réclame aussi une prime de performance de 53 571$ due depuis 2004.

Comme il considère sa démission comme un congédiement injuste, il invoque une clause de son contrat lui permettant de réclamer une indemnité de départ de 562 000$ (une fois et demie son salaire de base annuel de 375 000$).

Le président du conseil d'administration de Shermag, Claude Pichette, n'a pas rappelé La Presse mardi.

L'action de Shermag a clôturé à 16 cents, en hausse de 4,5 cents (+39%), à la Bourse de Toronto. Plus de 2,4 millions d'actions ont été échangées mardi, un volume 100 fois supérieur à la moyenne quotidienne récente.