La compagnie aérienne japonaise ANA (All Nippon Airways), qui sera la première à utiliser le futur 787 «Dreamliner» de Boeing (BA), a indiqué jeudi qu'elle allait évaluer l'impact du nouveau retard annoncé par l'avionneur américain.

La compagnie aérienne japonaise ANA (All Nippon Airways), qui sera la première à utiliser le futur 787 «Dreamliner» de Boeing [[|ticker sym='BA'|]], a indiqué jeudi qu'elle allait évaluer l'impact du nouveau retard annoncé par l'avionneur américain.

ANA, qui est la deuxième compagnie japonaise après la JAL (Japan Airlines), n'envisage pas pour l'heure de demander des compensations financières, a déclaré un porte-parole, contrairement à Jetstar, filiale de la compagnie australienne Qantas, qui a passé commandes de 65 «Dreamliners».

«Nous avons été avertis du retard il y a seulement quelques heures, et nous sommes en en train de voir dans quelle mesure nos plans seront affectés», a expliqué le porte-parole d'ANA, Yoshifumi Fukumori.

«Nous approchons de la date à laquelle nous devrons avoir bouclé notre plan d'objectifs à moyen terme. Nous devons donc évaluer de quelle façon il sera touché», a-t-il précisé.

ANA, qui a commandé en 2004 un total de 50 Boeing 787 «Dreamliner» pour environ 6 G$ US, devait initialement recevoir son premier avion en mai de cette année et devenir la première compagnie du monde à l'utiliser notamment pour les Jeux olympiques de Beijing.

La livraison initiale du nouvel appareil, qui avait déjà été reportée à la fin de l'année, est désormais prévue «au début 2009», a précisé Boeing mercredi, qui a reconnu qu'il risquait d'avoir à payer des de pénalités de retard.

Le 787, qui se veut particulièrement économique à l'usage, est un très grand succès commercial, puisque l'appareil a été acheté à 817 exemplaires depuis son lancement commercial, en 2004.

Le calendrier de construction de ce biréacteur, qui avait déjà 6 mois de retard sur le calendrier initial, a été retardé par les lenteurs de livraison de ses très nombreux sous-traitants, a expliqué le groupe américain.

Avec les 787, ANA souhaite se doter d'une flotte jeune, plus flexible et moins gourmande en carburant, grâce à des appareils polyvalents de dernière génération pouvant être employés tant sur des lignes intérieures que sur des liaisons internationales.

Sa rivale Japan Airlines (JAL), qui a une stratégie similaire, a également commandé 35 Boeing 787 et pris 20 options.

«Nous ne savons pas encore clairement quel sera pour nous l'impact de ce retard», a commenté une porte-parole de JAL, Yuko Takahashi

«Si le délai n'est pas trop long, nous devrions être en mesure de nous en accommoder en modifiant à la marge notre plan d'objectifs», a-t-elle ajouté, refusant de dire si JAL pourrait réclamer des dédommagements à Boeing.

Tant JAL qu'ANA ont des flottes en très grande majorité constituées de Boeing.

Le Boeing 787 «Dreamliner» est de surcroît considéré au Japon comme un programme de grande importance pour l'industrie locale.

Les trois groupes d'industrie lourde Mitsubishi heavy Industries (MHI), Fuji Heavy Industries (FHI) et Kawasaki Heavy Industries (KHI) participent à hauteur de 35% à la production du fuselage de l'appareil, lequel est à 50% constitué de matériau composite fourni par le japonais Toray.

De nombreux autres industriels nippons sont également impliqués dans la production de cet avion concurrent du futur A350 XWB d'Airbus.