"La bonne gouvernance est un élément positif pourvu qu'elle permette aux entrepreneurs de se concentrer sur leur activité principale", fait valoir Richard Payette, président et chef de la direction de Raymond Chabot Grant Thornton.

"La bonne gouvernance est un élément positif pourvu qu'elle permette aux entrepreneurs de se concentrer sur leur activité principale", fait valoir Richard Payette, président et chef de la direction de Raymond Chabot Grant Thornton.

M. Payette s'inquiète de la tendance actuelle à établir une adéquation parfaite entre la gouvernance et un ensemble de règles bureaucratiques standardisées qui ne tiennent pas compte de la spécificité des firmes.

"Le problème n'est pas tant le but recherché que la mise en place de trop nombreuses règles qui peuvent, en fin de compte, limiter l'innovation", estime Richard Payette.

Lorsqu'interrogé quant à savoir si le pendule a trop basculé du côté d'une gouvernance tatillonne, M. Payette se fait prudent. "Je ne sais pas si nous sommes allés trop loin, mais ce que je sais c'est qu'assez c'est assez."

La liste des clients de RCGT constitue un véritable florilège du Québec inc. On y retrouve autant des grandes entreprises que des PME. "Nous faisons affaires avec les RONA de ce monde, mais également avec le commerçant du coin de la rue. Ce qui distingue notre clientèle, c'est qu'elle est composée de sociétés innovantes." D'où les craintes de M. Payette quant à l'impact des règles de gouvernance sur l'innovation.

Recommandations

Si on lui demande de proposer des remèdes aux maux actuels de la gouvernance, M. Payette y va de trois recommandations.

"Premièrement, il faudrait faire en sorte que les règles de gouvernance favorisent les décisions à long terme. Par exemple, les règles en matière de divulgation de la rémunération des dirigeants ont eu pour tendance d'assimiler cette rémunération à la performance annuelle ou trimestrielle du cours boursier", déplore-t-il.

M. Payette ajoute qu'il faudrait mettre l'accent sur la divulgation des processus. "Reprenons l'exemple de la rémunération. Il faudrait dévoiler les processus qui ont mené à la détermination de celle-ci et non le résultat final. On pourrait expliquer que le comité de la rémunération a fait un travail de benchmarking (comparaison des salaires des pairs), de fixation d'objectifs à long terme, etc.", observe-t-il.

Il propose aussi que l'on favorise l'exercice du jugement plutôt que l'application de recettes que l'on doit suivre à la lettre.

Richard Payette salue par ailleurs la décision des organismes canadiens de réglementation de retenir les normes internationales de comptabilité plutôt que les principes comptables généralement reconnus (PCGR) américains.