"Le travail des administrateurs n'est pas d'appliquer tout bonnement une check-list de règles fiduciaires, mais de bonifier les propositions sur la table", lance Michel Nadeau, directeur général de l'Institut de la gouvernance d'organisations privées et publiques.

"Le travail des administrateurs n'est pas d'appliquer tout bonnement une check-list de règles fiduciaires, mais de bonifier les propositions sur la table", lance Michel Nadeau, directeur général de l'Institut de la gouvernance d'organisations privées et publiques.

En ce sens, il prône une gouvernance créatrice de valeurs.

Aux États-Unis, en raison d'un actionnariat dispersé, on assiste plutôt à l'apparition d'une gouvernance fiduciaire, plutôt tatillonne.

Dans ce cas, le travail des administrateurs se résume souvent à appliquer mécaniquement une série de contrôles.

"Dans les années 80, on a commencé à parler de "l'Imperial CEO", c'est-à-dire du président et chef de l'exploitation omnipotent", commente M. Nadeau.

En ce sens, la réglementation américaine vise à protéger les actionnaires contre les abus des cadres supérieurs.

Au Canada, dans bien des cas, la propriété de la société est détenue par un actionnaire majoritaire ou par une famille prédominante.

Bombardier, Power Corporation, Quebecor, CGI, Jean Coutu, Transcontinental et Alimentation Couche-Tard constituent des exemples probants de cette tendance.

"Au pays, la situation est un peu différente, car les Rémi Marcoux, Paul Desmarais ou Alain Bouchard sont là pour veiller au grain", observe l'ancien numéro deux de la Caisse de dépôt.

Gouvernance pour PME

L'Institut se spécialise dans la recherche, la formation, les prises de position et la diffusion d'informations.

Elle cible cinq champs d'intervention: santé, éducation, sociétés d'État, caisses de retraite et PME.

"La gouvernance fait peur aux chefs de PME qui y voit un ensemble de règles bureaucratiques, constate Michel Nadeau. Les petites entreprises n'ont pas une batterie d'avocats pour accomplir la tâche."

Le recours à un mentor ou à un coach est le premier pas que franchit un PME.

"Lorsque le chiffre d'affaires est inférieur à un million, ce n'est pas nécessaire d'avoir un conseil d'administration", précise le spécialiste.

Cependant, plusieurs entrepreneurs sentent le besoin de mettre sur place un comité consultatif.

Environ 15% des petites entreprises auraient un tel comité, selon un sondage mené par l'Institut.

Les problèmes sont complexes et de nature globale. Un dirigeant ne peut tout voir venir.

"Un comité consultatif où l'on discute, sans procès-verbal, avec des gens d'expérience désintéressés qui ne sont pas des avocats ou des consultants à honoraires élevés, permet d'avoir une approche à 360 degrés, explique M. Nadeau. Il y a de nombreuses personnes d'expérience prêtes à aider gratuitement ou presque."