Le président George W. Bush a affirmé ce samedi matin, avant le début de la séance de travail avec ses homologues du G20 au National Building Museum, que des progrès ont été réalisés hier soir, lors du dîner de travail dont il était l'hôte à la Maison blanche, afin de trouver une solution à la crise financière mondiale.

Le président George W. Bush a affirmé ce samedi matin, avant le début de la séance de travail avec ses homologues du G20 au National Building Museum, que des progrès ont été réalisés hier soir, lors du dîner de travail dont il était l'hôte à la Maison blanche, afin de trouver une solution à la crise financière mondiale.

Le président américain avait affirmé hier soir devant ses invités des vingt pays les plus riches de la planète qu'il partageait leur détermination à vouloir régler le problème. «Nous partageons la conviction qu'en travaillant ensemble nous pouvons remettre l'économie mondiale sur le chemin de la prospérité à long terme», a-t-il aussi ajouté.

Les leaders recherchent un consensus sur la manière d'enrayer la récession mondiale et sur la façon de réformer le système financier international.

Ce matin, tout indique que les dirigeants du G20, selon des sources diplomatiques, ont pratiquement finalisé le communiqué final du sommet. Ils se sont mis d'accord d'abord sur les causes de la crise financière mondiale et ils ont appuyé, par la suite, la création d'un «collège des superviseurs» dont la tâche sera d'examiner le fonctionnement interne des 30 plus grandes institutions financières du monde.

On s'attend également à ce que le communiqué final exprime l'engament du G20 à aider les pays qui ont besoin d'un important appui financier pour relancer leurs économies.

Les leaders envisagent notamment de former divers groupes de travail afin d'examiner des questions telles que la surveillance des institutions financières internationales et l'harmonisation des règles comptables entre les pays.

Le président Bush était particulièrement heureux ce matin que les participants au sommet aient décidé d'inclure dans le communiqué final un acte de foi en faveur du libre commerce et envers la nécessité de poursuivre l'aide aux pays en développement.

«Nous applaudissons le fait que les leaders aient décidé d'insister sur le maintien des principes de base du libre marché et du libre commerce, a-t-il dit. L'un des dangers, lors d'une crise comme celle-là, est que les nations se lancent dans la mise en place de politiques protectionnistes. De toute évidence, la crise n'est pas terminée. Nous avons fait certains progrès, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous avons eu une bonne discussion hier soir et nous aurons une bonne discussion aujourd'hui.»

Les dirigeants du G20 vont également s'attaquer à certaines questions pointues, notamment à l'établissement de directives universelles pour enrayer les abus dans la rémunération des dirigeants des grandes institutions financières.

Selon des sources diplomatiques, on ne s'attend pas à ce que le communiqué final soit très précis sur le plan d'action. Dans un sommet aussi court, les dirigeants ont préféré faire usage d'un langage diplomatique pour laisser aux grands mandarins le polissage des détails au cours des semaines et des mois à venir.

Mais déjà plusieurs participants à ce sommet extraordinaire admettent que sa seule tenue est la démonstration qu'un nouvel ordre mondial vient d'émerger en raison de la présence de dirigeants des pays en développement dans un processus décisionnel qui jusque-là était réservé au G8.

La présence de chefs d'État et de gouvernement de pays comme la Chine, le Brésil ou l'Inde au dîner de la Maison blanche vendredi soir indique un réalignement historique du pouvoir planétaire. Les pays en développement - qui assureront 100% de la croissance l'année prochaine alors que les pays développés seront en récession - voient dans cette rencontre l'occasion de prendre une plus grande place sur l'échiquier mondial. Des analystes affirment déjà que le sommet de ce week-end est le modèle de ce à quoi ressemblera la diplomatie internationale dans le futur avec ses géants qui émergent et qui ont désormais une voix dans un club composé jusque-là des nations les plus riches.

Ces grands pays en développement demandent d'ailleurs d'être admis dans les grands organismes décisionnels internationaux tel le Forum sur la stabilité financière (basé en Suisse) qui rassemble les grands régulateurs mondiaux, les responsables des banques centrales et les grands argentiers des pays développés.

D'ailleurs ces nouveaux géants ont la chance ici de s'affirmer. Le premier ministre japonais, Taro Aso, a même demandé à la Chine hier d'offrir une partie de ses vastes réserves financières au Fonds monétaire international qui n'a pas actuellement les ressources nécessaires pour aider plusieurs pays à sortir de la crise. Il faudra en effet davantage que les 200 milliards de dollars US en caisse du FMI pour calmer la tempête. Le Japon a déjà promis 100 milliards de dollars US au FMI tout en appelant à l'aide d'autres pays au bas de laine bien garni (notamment l'Arabie saoudite).

Les analystes affirment aussi que ce sommet du G20 pourrait donner le coup d'envoi au remplacement du G8 par un nouveau regroupement de nations plus important que le G8 mais pas aussi nombreux que le G20. Ce nouveau regroupement se réunirait régulièrement pour se pencher sur les grands enjeux diplomatiques et financiers de la planète.

Le Canada a pour sa part proposé un projet un peu différent, soit celui de transformer le G20 en une rencontre annuelle des chefs de gouvernement sous la nouvelle appellation de L20 («L» pour leaders). Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a été l'un de ceux qui ont applaudi à cette idée.

«Lorsqu'il s'agit de trouver un équilibre, de sortir d'une crise mondiale comme celle-là, les chefs d'État et de gouvernement peuvent peut-être parler d'un changement», a-t-il suggéré hier au Cercle national des journalistes dans la capitale américaine.