Même les mariages les plus solides ne résistent pas toujours à l'épreuve du temps. Après 20 ans à la Banque Nationale, l'économiste en chef Clément Gignac quitte l'institution financière québécoise afin de mettre le cap vers Ottawa, où il agira comme conseiller spécial au ministère fédéral des Finances.

Même les mariages les plus solides ne résistent pas toujours à l'épreuve du temps. Après 20 ans à la Banque Nationale, l'économiste en chef Clément Gignac quitte l'institution financière québécoise afin de mettre le cap vers Ottawa, où il agira comme conseiller spécial au ministère fédéral des Finances.

L'un des économistes les plus connus au Québec, Clément Gignac, 53 ans, a été le visage public de la Banque Nationale depuis son arrivée en 1988. Il avait quitté l'institution financière une première fois en 1998 pour la Banque Laurentienne, mais il était revenu à bon port l'année suivante.

Celui qui est devenu économiste en chef de la Nationale en 2002 s'est fait connaître du grand public grâce à ses talents de vulgarisateur. «Clément savait bien comment vulgariser des phénomènes économiques complexes», dit Denis Dubé, porte-parole de la Banque Nationale.

À la Banque Nationale, Clément Gignac cumulait les postes d'économiste en chef et de stratège boursier en chef - un double emploi plutôt rare dans le milieu financier. À titre d'exemple, le Mouvement Desjardins possède un stratège boursier (Luc Girard) distinct de son économiste en chef (François Dupuis). Économiste de formation, Clément Gignac avait la réputation d'être prudent en Bourse. Il avait effectué plusieurs prévisions à contre-courant lors des années de forte croissance boursière ayant précédé la crise du crédit.

Au ministère des Finances à Ottawa, M. Gignac occupera le poste de conseiller spécial du sous-ministre responsable des systèmes financiers. Il commencera son nouvel emploi en janvier. «Nous sommes peinés du départ de Clément, mais fiers que son expertise soit reconnue, dit Denis Dubé, porte-parole de la Banque Nationale. Il aura des défis très intéressants à Ottawa en raison de l'état actuel des marchés financiers.»

Ironiquement, l'économiste qui s'est fait connaître par sa grande disponibilité auprès des médias n'était pas disponible hier afin de commenter son départ de la Banque Nationale. Il avait une bonne raison pour prendre congé des médias: il récupère actuellement d'une intervention chirurgicale mineure subie vendredi dernier. Il sera de retour au travail la semaine prochaine.

Son adjoint Stéfane Marion, 43 ans, lui succédera comme économiste en chef de la Banque Nationale. Avant d'entrer au service de la Nationale en 1999, M. Marion était économiste au ministère fédéral des Finances. L'identité du prochain stratège boursier en chef de la Banque Nationale n'a pas encore été décidée.