Fini le jeu défensif, Sher-Wood se lance à l'attaque en achetant un concurrent, TPS Hockey. Dans le lot des mauvaises nouvelles des derniers mois, dont la mort accidentelle d'un travailleur la semaine dernière, enfin un rayon de soleil.

Fini le jeu défensif, Sher-Wood se lance à l'attaque en achetant un concurrent, TPS Hockey. Dans le lot des mauvaises nouvelles des derniers mois, dont la mort accidentelle d'un travailleur la semaine dernière, enfin un rayon de soleil.

Le président et chef de la direction de Sher-Wood Hockey, Ralph Trott, confirme la transaction.

"Notre offre d'achat a été acceptée, les vérifications comptables ont été effectuées et un dépôt a été versé. D'ici quelques semaines, un mois tout au plus, tous les détails devraient être finalisés", a-t-il indiqué hier au cours d'un entretien téléphonique.

La firme Carpe Diem Growth Capital, une société de placement de la région de Toronto, passe de la parole aux actes. Ses dirigeants avaient promis qu'ils ne se contenteraient pas de gérer la décroissance. Or, après quelques mois seulement, les voilà en mode d'expansion.

Le processus d'acquisition de TPS Hockey est en plusieurs points similaire à celui qui a été suivi pour liquider les actifs du Groupe Drolet après que ce dernier eût échoué dans sa tentative de refinancement.

TPS Hockey, elle, n'aura pas fait long feu sous la gouverne des quatre acheteurs qui l'avait acquise il y a quelques années de la maison-mère, Hillerich & Bradsby, la compagnie américaine basée à Louisville, au Kentucky, qui fabrique les célèbres bâtons ainsi que plusieurs pièces d'équipement de baseball. La filiale "nordique" de TPS était acculée à la faillite et Sher-Wood a présenté la meilleure offre à ses créanciers.

L'usine de fabrication des bâtons TPS se trouve à Wallaceburg, petite localité du sud-ouest ontarien. Les acquéreurs voudront probablement concentrer les activités de production à un seul endroit. Sherbrooke héritera-t-elle de la manne?

"Ce scénario n'est pas exclu. En même temps, il est prématuré de tirer une pareille conclusion" affirme à ce sujet le grand patron de Sher-Wood.

Si rien n'est acquis à cet effet, l'inverse est peut-être aussi vrai.

"Nos travailleurs de Sherbrooke n'ont aucune raison de s'inquiéter. Au contraire, cette transaction est une excellente nouvelle pour eux et pour toute la région", se limite à dire M. Trott.

Au moment où il cherchait à se tirer d'embarras pour garder le contrôle de l'entreprise fondée par son père, Denis Drolet avait évoqué une fusion avec un concurrent.

"Deux malades, ça ne ferait pas cependant des enfants forts", avait alors expliqué M. Drolet comme réticences.

Comme on le sait, Carpe Diem Growth Capital a non seulement acquis les installations de Sherwood-Drolet mais aussi InGlasCo, fabricant officiel et distributeur des objets promotionnels des équipes de la Ligue nationale de hockey.

Elle rapatrie d'ailleurs le personnel et les équipements d'InGlasCo à l'intérieur de son bâtiment principal. L'édifice et le terrain que cette filiale occupait sur la rue Roy ont été mis en vente.

La société de placement disposait sûrement d'un portefeuille plus épais que le Groupe Drolet pour acquérir TPS Hockey. Les deux marques de commerce survivront, s'il faut en croire le nouveau propriétaire.

"Il y a de la demande pour les deux produits et nous comptons exploiter au maximum ces marchés. Nous sommes à renégocier les ententes avec les professionnels utilisant les bâtons TPS. Ces discussions font partie des points en suspens", évoque M. Trott.

Le plus célèbre ambassadeur de TPS Hockey est le joueur-vedette des Blue Jackets de Columbus, Rick Nash.

La nouvelle a commencé à circuler sur le plancher de l'usine Sher-Wood mais aucune indication n'avait été transmise hier aux employés par la direction.

"C'était très vague comme information. Les nouvelles que vous m'en donnez sont plus précises et très encourageantes. Disons qu'après la sombre semaine et les mois difficiles que nous venons de passer, ça fait du bien de respirer un peu", laisse tomber le permanent syndical Mario Clermont.

L'accident de travail qui a coûté la vie à un travailleur de 57 ans, Roger Desrochers, avait rendu l'atmosphère encore plus lourde à l'usine. Apprécié de ses collègues et employé dédié, M. Desrochers n'avait pas raté une seule journée de travail en 41 ans de service.

Selon M. Clermont, cette acquisition détendra les relations entre les nouveaux acquéreurs et leurs salariés.

"L'employeur devient plus crédible avec son plan de relance, le lien de confiance sera renforcé. Ça change complètement la dynamique".

Les employés ont été profondément divisés au moment de voter sur les concessions réclamées par l'employeur, de 10% sur le salaire et d'un retrait de cotisation sur le régime de retraite. Ces demandes avaient été acceptées à 51% mais les opposants n'ont pas abdiqué.

Sher-Wood, qui patinait sur la bottine, vient peut-être de marquer le gros but qui renforce la dureté du mental! Pas vrai, mon Bob?