Les stations de ski du Québec n'échappent pas à la crise économique. Elles ont du mal à trouver du financement auprès de leurs banques pour le renouvellement de leurs remontées mécaniques et de leurs systèmes d'enneigement.

Les stations de ski du Québec n'échappent pas à la crise économique. Elles ont du mal à trouver du financement auprès de leurs banques pour le renouvellement de leurs remontées mécaniques et de leurs systèmes d'enneigement.

Plusieurs propriétaires comptaient sur le programme de prêts de 56 millions du gouvernement du Québec remboursables sur 15 ans pour financer l'achat d'équipements.

Mais le processus d'admissibilité est tellement flou que même les fonctionnaires du ministère du Développement économique de l'Innovation, de l'Exportation et du Tourisme ont de la difficulté à s'y retrouver.

Sylvain Audet, consultant en récréotourisme, principalement pour les stations de ski, a dit à La Presse Affaires qu'il a des contacts fréquents avec des fonctionnaires du ministre Raymond Bachand. Ils lui disent qu'ils n'ont par encore reçu l'information relative aux critères d'admissibilité. Ce programme a pourtant été annoncé à la fin de juin.

«Il n'y a pas que les stations de ski qui connaissent des difficultés de financement. C'est aussi le cas de l'industrie touristique. Tout ça à cause des saisons en dents de scie des dernières années», indique M. Audet, également chargé de cours en tourisme et hôtellerie à l'UQAM.

Des ratés

De son côté, le président-directeur général de l'Association des stations de ski du Québec (ASSQ), Claude Péloquin, a reconnu que le programme provincial connaît des ratés.

«À ce moment de l'année, précise-t-il, nous avions prévu que 20 stations auraient présenté des demandes. Mais seulement deux l'ont fait. La période de financement est trop longue, ce qui augmente les coûts. Malgré les réticences des établissements bancaires, c'est plus économique actuellement pour les gestionnaires de demander des prêts de ce côté.»

M. Péloquin a cependant ajouté que des pourparlers se poursuivent afin de trouver une solution avantageuse pour les gestionnaires.

Du côté d'Investissement Québec, on confirme que seulement deux stations ont présenté des demandes officielles de financement. Mais le document d'information au sujet de ce programme provincial serait prêt.

«D'autres gestionnaires nous ont demandé des renseignements et des dossiers sont à l'étude», assure Josée Béland, porte-parole de l'organisme gouvernemental.

Le financement est tellement difficile que seulement un nouveau télésiège sera installé dans toute la province pour la saison qui s'en vient.

Pour se procurer cet équipement du fabricant autrichien Doppelmayr, Mont-Saint-Sauveur International (MSSI) a emprunté à sa banque. «Nous étions admissibles au financement du programme gouvernemental, mais il est plus avantageux de le réclamer à notre banque», a souligné Louis Dufour, président-directeur général de MSSI.

Trente licenciements

La précarité du financement a entraîné une trentaine de licenciements chez Doppelmayer, qui a une usine à Saint-Jérôme. "Ces mises à pied sont aussi attribuables à la récession qui frappe les États-Unis parce que 70% de notre production est vendue dans ce pays", a déclaré André Lamoureux, président de la filiale québécoise de ce fabricant reconnu mondialement.

Le président québécois de Doppelmayer n'est pas inquiet pour l'avenir de son entreprise. «Ce qui est le plus préoccupant, poursuit-il, c'est la situation financière aux États-Unis.»

Les gestionnaires se plaignent aussi d'avoir du mal à trouver de la main-d'oeuvre fiable chez les jeunes. Ainsi commencent-ils à recruter leur personnel auprès des plus de 50 ans.

«Même s'ils veulent travailler moins d'heures, ces hommes et femmes sont plus fiables», soutient Michel Couture, du Mont-Saint-Bruno.

L'hiver exceptionnel de 2007-2008 a permis aux stations de connaître une augmentation moyenne de 15% du taux de fréquentation.

Par contre, il faut souligner qu'au cours des deux saisons précédentes, l'industrie a connu des périodes de vaches maigres.

Dans la majorité des stations, les skieurs subiront une légère hausse des tarifs cette saison.